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L’histoire des Borgia commence en Espagne. Ayant soutenu le roi d’Aragon pour s’emparer de Naples, Alfonso Borja en revient cardinal avant de devenir en 1455 le pape Calixte III. Alors qu’il inaugure le népotisme en s’entourant de sa famille, son neveu Rodrigo suit ses traces. Élu pape sous le nom d’Alexandre VI, ce dernier transforme l’église en véritable État pontifical. Pour parvenir à ses fins, il utilise ses enfants, qu’il est le premier pape à légitimer, César comme militaire et Lucrèce pour consolider ses alliances par des mariages.
Urbaniste, Alexandre fait faire de grands travaux dans Rome. Mécène, il fait décorer ses appartements par Pinturicchio. Son pouvoir religieux lui donne l’autorité nécessaire pour établir la ligne de partage entre l’Espagne et le Portugal dans l’Amérique que Christophe Colomb vient de découvrir. César, son bras armé, bataille pour réunir un vaste royaume autour de son père et prend comme conseiller militaire Léonard de Vinci. Lucrèce, duchesse de Ferrare, érudite et dont il n’est pas prouvé qu’elle a été incestueuse, se révèle une fine politique et une grande mécène, s’entourant du poète l’Arioste et d’artistes comme Titien et Dosso Dossi. Tous entretiennent des liens avec les autres foyers artistiques de la péninsule, la Florence de Laurent de Médicis avant la parenthèse de Savonarole, la Venise de Carpaccio et Bellini, le palais ducal d’Urbino des Montefeltre.
Avec la mort d’Alexandre en 1503, empoisonné ou victime de paludisme, le clan périclite dans ce monde qui voit naître l’humanisme avec la figure d’Érasme (très beau portrait de Quentin Metsys) et la Réforme protestante largement diffusée par la découverte de l’imprimerie.
D’un point de vue artistique, ces cinquante années de règne du clan Borgia préfigurent la Rome de la Renaissance des successeurs d’Alexandre, Léon X et Jules II, où éclateront les figures de Raphael (portrait d’Alexandre Farnèse) et de Michel Ange (Pieta).
Musée Maillol-Fondation Dina Verny, tous les jours de 10 h 30 à 19 heures, le vendredi jusqu’à 21 h 30. Jusqu’au 15 février. Tél. 01.42.22.59.58, www.museemaillol.com.
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