DEPUIS SA CRÉATION en 1991, la Biennale de Lyon a un thème pour trois ans. Cette année, c’est « Transmission », aussitôt interprété en « Récit » par le commissaire invité, l’historien d’art islandais Gunnar B. Kvaran : « Dans un récit, c’est la façon de raconter, de faire récit, l’invention d’une forme narrative nouvelle qui toujours prévaut. »
Pour les artistes, il a choisi ceux qu’il considère comme les pionniers de la narration visuelle : Erró (les atrocités des Khmers rouges), Yoko Ono, pour son engagement au quotidien, et Alain Robbe-Grillet. Deuxième cercle, les artistes avec lesquels il a déjà collaboré et qui ont trouvé de nouvelles manières de formaliser visuellement des récits. Robert Gober, qui fait de sa vie des histoires, Jeff Koons, avec son esthétique standardisée, Matthew Barney, qui présente le voyage d’un paquebot chargé de vaseline vers l’Antarctique, Fabrice Hyber, avec l’autobiographie de son œuvre, Tom Sachs et les vidéos de Paul Chan. Dernier cercle, la nouvelle génération, qui restitue la complexité du monde d’aujourd’hui. Laure Prouvost, finaliste du très prestigieux Turner Prize 2013, raconte, dans « Before Before », l’histoire de « la Métamorphose » de Kafka. Juliette Bonneviot, avec « la Jeune Fille minimale », développe des stratégies pour réduire au minimum sa production de déchets. Marie Sibande signe « la Vie imaginaire de Sophie », qui peut vivre ce dont elle rêve. Le photographe de mode Roe Ethridge montre ses photos de vacances et le résultat de sa chute malencontreuse à Long Island le premier jour de l’an 2000 a été choisi comme visuel de la Biennale.
Toutes ces histoires, réelles ou imaginaires, du quotidien ou de l’histoire, s’entrecroisent sur tous les supports, peinture, vidéo, sculpture… dans plusieurs lieux : à la Sucrière, au musée d’Art contemporain et à la fondation Bullukian, comme les années précédentes, et aussi, cette année, à la Chaufferie de l’hôpital de l’Antiquaille, avec Zhang Ding (le son comme sculpture et la violence des recettes de cuisine traditionnelle chinoise), et à l’église Saint-Just avec une histoire de l’esclavage revisitée par Tom Sachs. En outre, 60 habitations accueillent une œuvre d’un artiste de la Biennale, avec à charge l’obligation de relater cette proximité de quatre mois. Un retour de l’art à l’inventivité des artistes pour raconter des histoires neuves.
12e Biennale de Lyon (www.biennaledelyon.com), jusqu’au 5 janvier. Du mardi au vendredi de 11 à 18 heures, samedi et dimanche jusqu’à 19 heures. Fermé le 25 décembre et le 1er janvier.
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