INSPIRÉE par la philosophie des Lumières, l’unité allemande s’est faite autour de la notion de Kultur, en regroupant des territoires très hétérogènes. Le contexte politique, marqué par les guerres, et le contexte intellectuel, dominé par la figure de Goethe, ont eu une influence déterminante sur la création artistique.
Après les conquêtes napoléoniennes se développe un sentiment national autour d’une Kultur commune, avec pour modèle la Grèce classique. Les peintres nazaréens, Overbeck, Carolsfeld, Pforr, partent à Rome et prennent pour modèle Fra Angelico et la Renaissance de Dürer et de Raphaël. Après cette expérience classique, d’autres, cinquante ans plus tard, repartiront à Rome, les Deutschrömer avec Böcklin, inspirés par le baroque. La recherche des sources constitue la première partie de l’exposition, intitulée « Entre Apollon et Dionysos ».
Dans le même temps, les romantiques remettent à l’honneur le paysage, en rupture totale avec ses références classiques. C’est la deuxième section de l’exposition, « Le paysage comme histoire, de Caspar David Friedrich à George Grosz ». À partir de la théorie morphologique de Goethe, Friedrich développe une vision intériorisée et mystique de la nature – ici superbement représentée, avec une vingtaine de tableaux –, opposée à celles, réaliste et plus scientifique, de Carl Gustav Carus (qui était aussi médecin), et sublime, de Josef Anton Koch et Adrian Ludwig Richter.
Dernière partie, plus succincte, « Ecce Homo. Humain/Inhumain ». Le premier terme pour l’homme au travail, comme dans « la Forge », de Menzel, le second avec les horreurs de la guerre de 1914, où Kultur et barbarie s’opposent. Les violentes lithographies de guerre d’Otto Dix et de Käthe Kollwitz font face à « l’Enfer » de Max Beckmann, tandis que d’autres jouent la transgression (Christian Schad) et que le photographe Sander tente une typologie de l’homme à travers une série de portraits.
Cinquante ans ans après la signature du traité d’amitié franco-allemande, une très belle occasion de mieux connaître ce moment clef de la peinture allemande à travers une sélection d’œuvres fondatrices. Avec le regard d’Anselm Kieffer, grand artiste contemporain allemand habitant en France, qui présente en huit gravures monumentales sa vision de l’imaginaire de son pays.
Musée du Louvre (tél. 01.40.20.50.50, www.louvre.fr), tous les jours de 9 à 18 heures, sauf le mardi et le 1er mai, les mercredi et vendredi jusqu’à 21 h 45. Jusqu’au 24 juin.
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