« J’AI DESSINÉ toute ma vie, j’ai commencé toute ma vie en dessinant ; je n’ai jamais cessé de dessiner. » Ainsi Auguste Rodin s’exprimait-il pour confier que, tout grand sculpteur qu’il fût, il ne délaissa jamais pour autant le plaisir et l’exercice du crayon. Au début des années 1890, l’artiste se lance dans la représentation de nus d’après modèles. Naissent alors des œuvres extrêmement sensuelles et audacieuses, dans lesquelles les corps offrent leurs courbes exaltées et leurs postures voluptueuses (parfois scabreuses et acrobatiques), dans l’intimité d’un ballet des sens lascif et provocant. La curiosité qu’éprouve Rodin pour les corps féminins semble insatiable.
Deux couleurs dominent durant ces premières années : le jaune et le rose. Rodin utilise toutes les techniques de l’art du dessin. Il trace des lignes, continues ou heurtées, fougueuses et spontanées, voire incontrôlées - il lui arrivait fréquemment de regarder le modèle et, sans le quitter des yeux, de dessiner dans le même temps -, il estompe, utilise l’aquarelle, rehausse de gouache… L’expressivité est tout entière contenue dans la fougue, dans la liberté avec lesquelles Rodin dessine. Une liberté totale, qui s’exprime à la fois dans le choix des sujets et dans cette manière franche, audacieuse et si sincère de les représenter.
L’exposition est accompagnée de photographies et de films sur la décomposition des mouvements des modèles féminins et des danseuses telles que Loïe Fuller et Isadora Duncan.
« Rodin, le plaisir infini du dessin », musée départemental Matisse. Palais Fénelon, tél. 03.27.84.64.50. Tlj sauf mardi, de 10 à 18 heures. Jusqu’au 13 juin.
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