ALORS qu’en France les artistes découvrent l’impressionnisme, les Anglais sont dans une quête esthétique. La femme incarne pour eux cet idéal, elle sera voluptueuse, antique ou médiévale, à l’opposé de l’austérité victorienne. L’Angleterre se passionne alors pour l’antiquité, dont de nombreux vestiges viennent enrichir le British Museum. Le mouvement esthétique né dans les années 1860 y prend ses racines. Lawrence Alma-Tadema, formé en Belgique, séduit par Gérome, se passionne pour Rome et la Grèce, dont il donne avec succès une vision rêvée, avec une grande précision iconographique (« les Roses d’Héliogabale », 1888, « le Vin grec »). Frederick Goodall trouve son inspiration dans ses voyages en Égypte (« Moïse sauvé des eaux »). Frederic Leighton, président de la Royal Academy, séduit par les portraits de femmes d’Ingres, recherche la beauté formelle (« Jeunes Filles grecques ramassant des galets sur la plage », 1871). Il y ajoute le style décoratif qu’il a découvert au Moyen-Orient, l’adaptant à ses nus tant masculins que féminins, qui deviennent très à la mode.
Leurs contemporains préraphaélites, admirateurs des peintres italiens du XVe siècle, exaltent aussi la beauté idéale de la femme, mais ils la découvrent chez les Anglaises à la chevelure rousse et au teint pâle. Leurs sujets sont inspirés de la littérature du Moyen-Âge, des romans de Walter Scott, de la poésie de Tennyson. Burne-Jones y trouve la femme idéale et enchanteresse. Elle sera fatale pour John William Waterhouse (« le Philtre d’amour »).
Everett Millais, un des fondateurs du mouvement, transpose l’amour courtois en Écosse (« la Couronne de l’amour »). Arthur Hughes choisit les légendes du Roi Arthur et Talbot Hughes des sujets shakespeariens (« Songe d’une nuit d’été »).
Des tableaux, ces décors passent dans les intérieurs bourgeois. Ce culte de la beauté y associe poésie et ornements. Il disparaît avec la première guerre mondiale.
Musée Jacquemart-André (158, boulevard Haussmann, tél. 01.45.62.11.59, www.musee-jacquemart-andre.com), tous les jours de 10 à 18 heures, lundi et samedi jusqu’à 20 h 30. Jusqu’au 20 janvier.
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