Art
C’est un parcours de surprises, de gravité, d’humour que propose le Palais de Tokyo, avec des textes simples en adéquation avec les œuvres et une vraie réflexion sur la transposition de notre monde intérieur dans l’art.
Eva Jospin fait de la forêt le lieu de rencontre avec soi-même. Berdaguer et Péjus projettent en sculptures les tests psychologiques qui utilisent l’arbre comme support. La chorale de mineurs Karikis et Orlow imite les différents bruits de la mine… vécue de l’intérieur. Galan, par un cadre inséré dans une pièce et une différenciation de l’éclairage, en modifie complètement la perception. Stéphane Thidet inverse la réalité, il pleut dans son chalet mais pas au dehors.
L’expérience de Poncheval, qui a vécu 13 jours dans un ours empaillé au Musée de la chasse, tel Jonas dans le ventre de la baleine est présente avec une vidéo et l’ours. Les sculptures de marbre de Gander imitent les cabanes d’enfants faites de draps posées sur un meuble et inversent la relation entre l’intérieur où on se cache et son propre intérieur qui est impénétrable. Les habitants de la maison en feu de Jolley et Reynolds poursuivent leurs activités quotidiennes, paralysés par le déni de réalité. Les graffitis de Dran, dans l’escalier de l’exposition, expriment sa vision du monde extérieur. Les vidéos de jeunes filles aux masques de mort réalisées par Sookoon Ang relatent les difficultés de la quête de soi à l’adolescence.
Le naïf revisité
Au Grand Palais, peintures, sculptures, installations, vidéos… montrent la richesse de la création artistique haïtienne depuis le XIXe siècle. Elle déborde largement ses figures les plus reconnues, comme Jean-Baptiste Belley, premier député français noir, immortalisé par Girodet, Hervé Télémaque, membre de la figuration narrative en France dans les années 1960, ou encore Basquiat, graffeur pionnier à New York.
Indépendante depuis 1804, l’île a gardé sa tradition d’art naïf, les symboles chrétiens, maçonniques et vaudous, tout en développant une nouvelle esthétique sur des supports contemporains. Autour de la vie quotidienne et de sa pauvreté, des paysages qui se renouvellent grâce à l’abstraction et aux collages, et le monde des esprits dont la représentation évolue avec les nouveaux matériaux (béton, acier, caoutchouc), rafraîchissant la tradition de crânes et broderies de perle. Le portrait reste un genre très prisé mais souvent les animaux sont là pour caricaturer les dirigeants, ainsi la pintade pour la famille Duvalier. Les artistes expatriés, tels Sasha Huber et Jean-Ulrick Désert, manifestent dans leurs œuvres leur solidarité aux milliers de victimes du séisme de janvier 2010. L’art haïtien reste très expressif, coloré, image de cette île au destin tourmenté.
« Inside », Palais de Tokyo, de midi à minuit tous les jours, sauf le mardi, jusqu’à 18 heures les 24 et 31 décembre, fermé les 25 décembre et 1er janvier. Jusqu’au 11 janvier. Tél. 01.81.97.35.92, www.palaisdetokyo.com.
« Haïti - Deux siècles de création artistique », Grand Palais, tous les jours sauf le mardi de 10 à 20 heures, le mercredi jusqu’à 22 heures, fermeture à 18 heures les 24 et 31 décembre, fermé le 25 décembre. Jusqu’au 15 février. Tél. 01.44.13.17.17, www.grandpalais.fr.
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