Cinéma
Pierre Salvadori avait depuis longtemps « le projet d’un film avec un personnage limite. Une femme folle d’inquiétude. Folle au vrai sens du terme. » Et pour ce personnage, il a voulu Catherine Deneuve, pour qui il a écrit le film. « Catherine, explique-t-il, on a l’impression qu’on peut compter sur elle, qu’elle a du courage, du bon sens, un art de vivre, comme un secret. Je me suis dit que si elle incarnait Mathilde, ce serait d’autant plus surprenant parce qu’on n’imaginerait jamais qu’elle devienne folle. »
Mathilde vit dans un vieux quartier de l’est parisien. Dans la cour, qui « peut être perçue comme un concentré de l’époque et surtout de la peur diffuse dans laquelle on baigne », il y a Antoine, le gardien, un ex-rocker fatigué de vivre, content de n’avoir plus à penser, mais qui va devoir affronter les fissures, les fractures de l’immeuble et de ses habitants. On ne la quitte guère cette cour et le quasi huis-clos ajoute à l’impression d’oppression et de tristesse que la drôlerie, voire le burlesque, de nombre de situations et de dialogues ne parvient pas à effacer.
C’est que, malgré une ou deux scènes à la limite de l’irréalité, voire du fantastique, on y croit, à ces personnages et surtout à cette improbable solidarité dans la déprime entre deux êtres qui n’ont rien en commun. Les interprètes y sont pour beaucoup : Catherine Deneuve, qui se glisse avec subtilité dans le rôle sans souci de son apparence, et Gustave Kervern, fidèle à son allure grolandaise, sachant exprimer avec peu de moyens un mélange de désespoir et d’empathie.
* Et aussi cette semaine
Dans « Une rencontre », comédie romantique de Liza Azuelos, François Cluzet, heureusement marié, tombe amoureux de Sophie Marceau. Dans « Un voyage », de Samuel Benchetrit, un couple se rend en Suisse, où la femme (Ana Mouglalis), atteinte d’une maladie incurable, va recourir au suicide assisté. Dans « 96 heures », de Frédéric Schoendoerffer, le truand Niels Arestrup séquestre le flic Gérard Lanvin. Et encore « Je m’appelle Hmmm... », d’Agnès Troublé (Agnès B.), sur la fugue d’une gamine de 11 ans liée à un inceste.
Deux films américains primés dans les festivals : à Deauville, « Night Moves », de Kelly Reichardt, un thriller écolo avec Jesse Eisenberg ; à Locarno, « States of Grace », qui se passe dans un foyer pour adolescents. Le conflit israélo-plæstinien vu à travers l’émouvante histoire d’un zoo et d’une girafe, dans « Girafada », de Rani Massalha. Et pour les enfants, un zèbre qui a perdu des rayures, « Khumba ».
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