Poussin est le plus grand peintre français du XVIIe siècle, et même pour certains le plus grand peintre français tout court. Considéré en son temps comme le Raphael français, il est aujourd’hui perçu comme difficile d’accès, intellectuel, avec ses sujets dont la lecture est facilitée par une culture antique et philosophique. Le parti des commissaires est de le rendre plus accessible, avec une centaine d’œuvres à thème spirituel, dont 30 remarquables dessins au lavis. Les sujets religieux révèlent la part émotionnelle de Poussin et donnent des clefs pour comprendre l’ensemble de son œuvre, car, pour lui, il y a toujours du religieux dans le profane et du profane dans le religieux.
Né en 1594 aux Andelys, en Normandie, Poussin quitte très vite Paris pour Rome, où, mis à part un court retour auprès de Louis XIII (« la Mort de la Vierge »), il passera ses jours seul, sans élève, travaillant pour de riches mécènes, tous très pieux (la série des « Sept Sacrements », commandée par Cassiano dal Pozzo). Le parcours de l’exposition replace son œuvre dans le contexte de la Contre-Réforme. Contrairement à la doctrine proclamée, le peintre suggère le divin plus qu’il ne l’expose, y compris dans ses représentations de la Sainte Famille, à laquelle il donne un aspect intemporel. Il choisit aussi des sujets qui font appel à ce que l’on nommerait le hasard, la bonne fortune. Eliezer, chargé par Abraham de trouver une femme pour son fils Isaac, choisit celle qui lui donne de l’eau à la fontaine, Rebecca. Moïse est représenté comme une préfigure du Christ, les étapes de leurs vies sont superposables. Dans « le Christ et la Femme adultère », la mansuétude de Jésus ne se comprend que si on prête attention à une jeune femme située au second plan, qui porte un enfant symbolisant la charité.
Mais c’est dans les paysages, à la perfection classique, que la dimension spirituelle de l’œuvre de Poussin prédomine, en particulier dans « les Quatre Saisons », associées chacune à un épisode de « l’Ancien Testament » ; « le Déluge » représente l’Hiver et évoque le Jugement dernier.
Avant de quitter le Louvre, un passage s’impose pour retrouver la Victoire de Samothrace restaurée. Découverte en 1863 sur une île au nord de la mer Égée, dans un sanctuaire sacré du IIIe siècle avant JC, elle formait, avec son splendide drapé et ses ailes déployées, l’avant d’un bateau.
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