Art
La vente de Lucerne est la dernière étape de la politique d’Hitler contre « l’art dégénéré ». Les saisies commencent en 1931 pour aboutir en 1938 à la confiscation dans 101 musées de quelque 16 000 à 20 000 œuvres au total. Le concept de « dégénéré » est ambigu, avec de nombreuses contradictions, souligne Jean-Patrick Duchesne, commissaire de l’exposition, puisqu’il englobe à la fois l’art moderne, l’expressionnisme, l’abstraction, les artistes juifs, ceux qui ont créé une école d’art ou qui utilisent des couleurs arbitraires, choisissent des sujets religieux ou pacifistes, s’inspirent de l’art africain…
Sept cents pièces sont exposées à Munich en 1937 et vues par 3 millions de visiteurs. Cinq mille sont détruites dans un autodafé à Berlin en mars 1939 et la vente de Lucerne est organisée pour participer à l’effort de guerre. Les 108 peintures et 17 sculptures de 39 artistes sont choisies non pour choquer le public, comme à Munich, mais pour séduire des amateurs internationaux. Réunis avant la vente, ces derniers décident de se répartir les achats et de ne pas surenchérir, afin d’enrichir le moins possible le régime. Sur les 125 pièces, 38 seront invendues du fait du prix de réserve. Tous les grands noms sont présents, Gauguin, Van Gogh, Picasso, Braque, Derain, Matisse, Modigliani, Corinth, Liebermann, Dix, Grosz, Macke, Marc, Nolde, Kokoschka, Klee…
La Belgique a acheté 15 tableaux, dont 9 pour la ville de Liège, qui avait réuni l’équivalent de 3,3 millions d’euros, une somme avec laquelle elle aurait pu acheter l’ensemble des œuvres. Parmi ces dernières, aujourd’hui dispersées dans les collections internationales, trente sont réunies pour la première fois dans l’exposition.
« L’Art dégénéré selon Hitler », La Cité Miroir, du mardi au dimanche de 10 à 18 heures, le lundi de 14 à 18 heures. Jusqu’au 29 mars. Tél. 00.32.4.230.70.50, www.citemiroir.be.
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