Cinéma
Rien de plus déprimant que la « comédie » signée Alexander Payne, le cinéaste qui avait su rendre émouvant Jack Nicholson dans « Monsieur Schmidt » et donné à George Clooney un beau rôle de père dans « The Descendants ». Ce qui ne veut pas dire qu’elle ne fait pas rire et qu’elle n’est pas réussie. C’est qu’elle met en scène le sujet très tendance actuellement au cinéma, vieillissement de la population oblige, le naufrage du grand âge.
Le cinéaste fait de Bruce Dern (77 ans, dans le film on lui en donne plus) un vieillard un peu gâteux (Alzheimer ?), convaincu d’avoir gagné 1 million de dollars parce qu’il a reçu un de ces avis qui n’est en fait qu’une incitation à commander un produit. Il part seul à pied pour aller chercher son gain à l’adresse indiquée, loin d’où il habite, Lincoln, dans le Nebraska. Impuissant à le détourner de son obsession, son fils décide de l’accompagner. D’où un road-movie dans l’Amérique profonde, tourné en noir et blanc, ce qui accentue l’impression d’entrer dans un monde d’un autre temps.
Dans des petites villes rurales vidées par la crise, on ne rencontre que des hommes et des femmes décatis, obèses, désœuvrés, insatiables buveurs de bière. Payne ne fait pas de cadeau à ses personnages et en même temps leur donne une grande humanité. Bruce Dern y a gagné le prix d’interprétation masculine au dernier festival de Cannes.
Violence et amour
L’histoire des 47 rônins est une légende nationale japonaise qui prend sa source dans un fait historique de 1701, l’action héroïque d’un groupe de samourais pour venger la mort de leur maître, et a inspiré une foultitude de pièces et de films (signés notamment Mizoguchi, Ichikawa, Frankenheimer). Hollywood s’en saisit cette fois pour une production en 3D qui mise sur le spectaculaire et le fantastique pour attirer son public préféré, les teenagers. Le récit s’enrichit ainsi d’une sorcière et de différentes créatures surnaturelles, ogre, géant, dragon et autres animaux menaçants plus ou moins inspirés du folklore japonais. Pour les affronter, un sang-mêlé, paria dans cet univers très codifié, héros incarné, de manière malheureusement un peu hiératique, par Keanu Reeves, même s’il connaît les arts martiaux depuis « Matrix » et s’est initié aux techniques de combat japonaises. Et une histoire d’amour a été intégrée au scénario, l’honneur et la vengeance ne pouvant suffire à justifier tous les ressorts de l’action.
Les moyens n’ont pas manqué, pour les décors, les costumes, les scènes de combat, et le Japon reconstitué dans des studios londoniens et à Budapest ne manque ni de charme, ni de grandeur. Premier long métrage du Britannique Carl Rinsch, qui s’est illustré dans la publicité, « 47 Ronin » se laisse voir sans déplaisir mais ne sort pas des sentiers battus hollywoodiens. On dit que les ambitions créatrices du réalisateur auraient été freinées par des producteurs soucieux de plaire au plus grand nombre.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série