Art
En 1802, Fleury Richard, inspiré par le gisant ornant le tombeau de Valentine Visconti, duchesse d’Orléans, la représente mélancolique dans un intérieur médiéval. Ce petit tableau rencontre un immense succès au Salon et marque la naissance de la peinture troubadour. Au lendemain de la Révolution et de ses dégâts en matière de patrimoine, plusieurs générations de peintres vont ainsi délaisser l’antiquité et la mythologie pour l’histoire nationale et des scènes de vie quotidienne vivantes et pittoresques, aux compositions léchées, avec un grand souci de vérité historique.
Pierre Révoil puise les détails de ses compositions dans sa collection personnelle (« La Convalescence de Bayard »). Ingres privilégie la plastique à la reconstitution archéologique tandis que Bonington et Delacroix s’inspirent de la littérature. Paul Delaroche,avec Jeanne d’Arc, malade, interrogée dans sa prison, replace en 1824 ce nouveau genre dans la peinture d’histoire grâce à son grand format. Avec ses sujets shakespeariens (« Les Deux Fils du roi Édouard IV d’Angleterre), il est très apprécié en Angleterre.
Tous ces sujets sont diffusés par les estampes et aussi portés par les travaux d’historiens comme Guizot et l’engouement pour les romans historiques (Walter Scott). À Versailles, Louis Philippe crée un musée historique, dédié à « toutes les gloires de la France », de Clovis à la Révolution de 1830. Ce goût pour le passé national associé à une peinture naturaliste, colorée et vivante trouve un écho en Europe à une époque d’affirmation des identités et des cultures. En France, les derniers soubresauts du genre, à la fin du siècle, seront le fait de Jean-Léon Gérôme et de Jean-Paul Laurens, avant que le relais ne soit pris par le cinéma naissant.
Aujourd’hui encore, les représentations que nous avons de l’histoire de France doivent beaucoup à cette peinture troubadour.
Musée des Beaux-Arts de Lyon (tél. 04.72.10.17.40, www.mba-lyon.fr), tous les jours, sauf mardi et jours fériés, de 10 à 18 heures, le vendredi à partir de 10 h 30. Jusqu’au 21 juillet.
En association avec cette exposition, « L’Invention du passé. Gothique mon amour... 1802-1830 », au Monastère royal de Brou, à Bourg-en-Bresse jusqu’au 21 septembre (www.brou.monuments-nationaux.fr).
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