C’EST EN empruntant à l’univers théâtral et à son esprit que les peintres du début du siècle des Lumières ont su renouveler la peinture d’histoire. Ils retranscrivirent dans leurs toiles les figures des grands acteurs qu’ils voyaient sur scène, ou bien la théâtralité de certaines scènes historiques et mythologiques. Ils se nourrirent des tragédies de Corneille et de Racine, furent envoûtés par Médée et Iphigénie, et manifestèrent d’une manière récurrente leur goût pour les arts de la scène. Trois siècles plus tard, les œuvres d’Antoine et Charles-Antoine Coypel, Jean-François de Troy et Carle Van Loo semblent toujours animées d’un souffle, d’un mouvement et d’une profondeur qui parlent aux sens.
La foudre de la colère, le désir de vengeance, le désespoir cruel ou l’amour emporté sont autant de sentiments que ces grands artistes tentent de capturer sur leurs toiles. Ces dernières, souvent spectaculaires, sont réalisées dans un souci d’exactitude. L’expressivité et la profondeur psychologique y sont à leur comble, notamment dans « Créüse consumée par la robe empoisonnée » de Jean-François de Troy, œuvre qui livre un saisissant mouvement des corps. Les figures et les tempéraments s’expriment généreusement, qu’ils se montrent héroïques, rêveurs ou gracieux. Les parures, les étoffes, les matières et les couleurs sont exaltées, pour renforcer encore la théâtralité (voir les superbes costumes d’« Athalie interrogeant Joas », de Charles Coypel).
Ces œuvres, brillants exemples du « grand style », offrent un spectacle où la tension dramatique se lit à chaque coup de pinceau.
Musée des Beaux-arts, 10, rue Georges-Clemenceau, tél. 02.51.17.45.00. Tlj sauf mardi, de 10 à 18 heures. Jusqu’au 22 mai.
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