SPENCER HAYS fait fortune à la Southwestern Company de Nashville, après un début de vendeur de porte-à-porte. Dans les années 1970, il achète, avec sa femme Marlene, des tableaux de peintres américains du XIXe siècle. Très vite, leur goût s’affirme de manière très personnelle, les Nabis et les symbolistes deviennent leur passion. Pour abriter leur collection, ils construisent à Nashville une réplique de l’hôtel de Noirmoutier de Paris et le décorent avec des meubles du XVIIIe siècle.
Dans les années 1980, les impressionnistes français étant trop chers, les Hays collectionnent ce qui évoque pour eux le Paris du tournant du siècle. La société, avec des tableaux de Forain (« Aux Folies-Bergère », « Un bal masqué »), de Bonnard (« Café dans le Bois »), de Helleu (le portrait présumé de la princesse de Ligne en camaïeu de blanc), mais aussi la misère, avec « les Saltimbanques », de Fernand Pelez.
Au début des années 1980, ils s’enthousiasment pour l’art symboliste et décoratif des Nabis, ils en apprécient le mystère et le côté intimiste. « Chaque fois que l’on regarde une peinture nabi, on y voit quelque chose de nouveau. » En témoignent un paravent japonisant, œuvre majeure de jeunesse de Bonnard, et « les Fillettes se promenant », le 7e panneau des « Jardins publics », de Vuillard, dont le musée d’Orsay conserve cinq autres compositions sur neuf.
À cela s’ajoutent de nombreux dessins, projets d’affiches, de partitions illustrées, de revue et des éditions originales de livres. Séduits dans les années 1990 par l’héritage de Chardin chez Fantin-Latour (« Tranche de melon »), ils s’intéressent aux natures mortes (« le Homard », de Caillebotte). Parmi leurs peintres favoris, il y a aussi Redon (« la Fleur rouge ») et les formes pleines de Maillol, la sculpture « l’Été » et les nombreux dessins de la muse de ce dernier, Dina Vierny. Ils retrouvent dans le « Portrait de Chaïm Soutine », de Modigliani, peint sur une porte à défaut d’avoir une toile, l’instantané et la fragilité des dessins.
Ces œuvres ont quitté Nashville et l’appartement de New York pour retrouver temporairement la France, où certaines d’entre elles n’avaient pas été présentées depuis leur création.
Musée d’Orsay (tél. 01.40.49 48.14, www.musee-orsay.fr), du mardi au dimanche de 9 h 30 à 18 heures, le jeudi jusqu’à 21 h 45. Jusqu’au 18 août
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