Art
Depuis la révolution cubaine, l’Amérique latine a été secouée de nombreuses crises, révolutions, dictatures et transitions démocratiques. L’exposition les évoque autour de quatre thèmes : Territoires, Villes, Informer-Dénoncer, Mémoire et Identités.
La délimitation des frontières a été source de nombreux conflits. Le puzzle de Regina Silveira représente « visuellement des identités chaotiques », tandis que Claudia Andujar défend la cause des Indiens Yanomami, décimés par la rougeole dans les années 1970. Flavia Gandolfo recherche une identité péruvienne à travers des dessins d’écoliers. Anna Bella Geiger superpose dans ses portraits des photos d’indigènes, ses ancêtres.
Les villes accueillent aujourd’hui 80 % de la population du continent. Leurs murs parlent aussi bien du passé que de la création contemporaine. Enseignes lumineuses de Paolo Gasparini comme symboles de consumérisme, stores fermés des boutiques de Buenos Aires – la crise des années 2000– de Facundo de Zuviría, aménagement du centre de Bogota qui fait fuir les plus pauvres pour Rosario López.
Révolutions et dictatures ont poussé les artistes à protester. Dénonciation de l’ingérence des États-Unis pour Luis Camnitzer, de la violence dans les médias pour Juan Carlos Romero, de la collision entre le pouvoir et l’église pour Leon Ferrari. Mais aussi aspect plus personnel chez Teresa Margolles, avec des lettres de suicidés qui témoignent de drames politiques ou sociaux.
Les transitions démocratiques et le développement économique, dans les années 1990, n’ont pas fait disparaître violences et inégalités. La mémoire reste au cœur de la création, tout comme l’identité. La Caza Azul de Frida Khalo lieu de mémoire pour Graciela Iturbide, des chants funèbres en hommage aux massacres des FARC en Colombie saisis par Juan Manuel Echevarria, le stéréotype inca,dans la grande distribution relevé par Susana Torres.
Les artistes, chacun avec sa sensibilité, donnent à voir un morceau d’histoire récente de l’Amérique latine, en associant souvent un texte à l’image et une approche nouvelle de la création photographique du continent.
Fondation Cartier pour l’art contemporain ( 261, boulevard Raspail, 14e, tél. 01.42.18.56.50, www.fondation.cartier.com), tous les jours sauf lundi de 11 à 20 heures, mardi jusqu’à 22 heures. Jusqu’au 6 avril.
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