C’EST Cate Blanchett, son interprète principale, qui résume le mieux le ressort du cinéma de Woody Allen : « Il brosse le portrait de gens exclusivement centrés sur leur petite existence qu’ils prennent très au sérieux, alors que celle-ci est totalement absurde. » Alors, quand il s’attache, comme ici, en jouant de la large palette de la comédienne australienne, à la représentation d’une femme qui sombre dans la folie, on ne peut s’empêcher de rire, souvent, mais l’empathie est limitée par l’égocentrisme du personnage.
Jasmine, donc – en fait Jeanette, mais le prénom n’était pas assez chic – doit quitter son existence luxueuse du côté de la 5e Avenue, à New York, quand son très riche époux, un investisseur financier, est arrêté pour fraude. Elle débarque à San Francisco dans l’appartement et la vie, beaucoup moins glamour, de sa sœur Ginger, caissière dans un supermarché. Jasmine doit chercher du travail et une place dans une société où il faut se battre et à laquelle elle est totalement inadaptée.
Le récit fait alterner le passé, la brillante vie new-yorkaise, et le présent, dans des rues anonymes et au contact d’individus aux manières peu élégantes. Au fil des séquences, on découvre ce qui a mené Jasmine à sa perte, une histoire finalement d’une affligeante banalité.
C’est, me semble-t-il, la faiblesse – toute relative – du film : une intrigue cousue de fil blanc, des moteurs affectifs peu surprenants et une opposition de milieux sociaux qui frise la caricature. Reste, et c’est l’essentiel, la performance de Cate Blanchett, « l’une des plus grandes actrices au monde », selon Woody Allen, « une comédienne d’une profondeur hallucinante ». On n’avait pas attendu son oscar de 2004, pour le rôle de Katherine Hepburn dans « Aviator », pour le savoir, tant elle était impressionnante dans « Elisabeth : l’âge d’or ». Le film existe pour elle et par elle, même si ses collègues (Sally Hawkins Alec Baldwin, Bobby Cannavale, notamment) ont aussi du répondant.
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