LE PARMESAN était un dessinateur prodigieux, connu pour son trait qui magnifiait les anatomies et les visages, avec autant de grâce que de pureté. Comme Michel-Ange, Le Parmesan semble transcender la simple observation, usant du filtre de l’esprit pour parvenir à l’achèvement exemplaire. Son art est un subtil mélange de liberté et de rigueur.
Le dessin était pour l’artiste de Parme le passage obligé vers l’œuvre définitive, peinture, gravure, fresque ou tableau d’autel. Mais il se suffisait aussi à lui-même. L’exposition des Beaux-Arts rend compte de cette abondante activité de dessinateur, en suivant un parcours chronologique qui s’ouvre avec les dessins de jeunesse à Parme, dans les premières années du XVIe siècle, puis se poursuit avec les séjours du peintre à Rome et à Bologne, avant son retour définitif dans sa ville natale. Dès les premières œuvres dessinées, le trait mêle puissance affirmée et légèreté vaporeuse. Durant toute sa carrière, Le Parmesan fut à l’aise dans les sujets les plus divers : portraits (« Tête de jeune femme pour l’Esclave turque »), scènes mythologiques, allégories ou épisodes religieux (« Saint Christophe, « la Madone au long cou »). L’artiste maniait la technique du chiaroscuro (clair-obscur) avec brio, dans de subtils jeux de contrastes. Cette pratique consiste à peindre en camaïeux de gris (ou de bruns et de blancs parfois rehaussés de bleus, de jaunes ou de rouges), pour donner l’illusion du relief.
Une vigueur et une finesse remarquables émanent de ces esquisses et études. À elles seules, elles résument le génie du Parmesan, chez qui la force et l’harmonie se conjuguent avec l’intelligence. L’exposition, qui dévoile parmi ces œuvres rares des expressions et des techniques diversifiées, comble toutes les curiosités et tous les goûts.
École nationale supérieure des Beaux-Arts, 14, rue Bonaparte, 6e. Tlj sauf samedi et dimanche, de 13 à 18 heures (fermeture du 18 au 24 avril ; ouverture exceptionnelle les 26 février, 5 et 12 mars). Jusqu’au 6 mai. Catalogue, Beaux-arts éditions, 160 pages, 22 euros.
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