PARIS
Noir et blanc et instant décisif ou couleur et objectivité ? Tel a été le questionnement du photographe Joel Meyerowitz, né en 1938 à New York. Il utilisera le 35 mm pour ses vues de rues américaines et son voyage en Europe, où, après sa rencontre avec Robert Franck, il affirme son style. Et dès le début des années 1970, avec sa chambre Deardorff 20 x 25, il se consacre exclusivement à la couleur, qui révèle « la beauté du réel ». Dans ses portraits, il se souvient d’August Sander et d’Atget, « simplicité et honnêteté, pas de combine, pas de mise en scène ». Mêmes principes après l’attentat du World Trade Center, alors qu’il est le seul photographe à avoir accès à Ground Zero. Avec William Eggleston et Stephen Shore, il a, par son travail sur la couleur, marqué une rupture dans l’histoire de la photographie et inspiré l’objectivité photographique de l’école de Düsseldorf des années 1960, initiée par le couple Becher.
Maison européenne de la photographie (tél. 01.44.78.75.00, www.mep-fr.org), tous les jours sauf lundi et mardi, de 11 à 20 heures. Jusqu’au 7 avril.
MARSEILLE
Matta, du surréalisme à l’Histoire
Après des études d’architecture, le peintre chilien Matta (1911-2002) arrive en Europe en 1935. Il travaille dans l’atelier de Le Corbusier. Sa rencontre en 1937 avec André Breton est déterminante. « Le Poète » (1945) est à la fois son portrait et un autoportrait. Ses « Morphologies psychologiques » relèvent de l’écriture automatique. À la demande de Marcel Duchamp il part à New York en 1940 et devient une figure de proue du mouvement surréaliste jusqu’à la rupture, en 1948, celle de son engagement comme artiste révolutionnaire. Ses espaces chaotiques de grands formats aux volumes tranchants reflètent les affrontements politiques et culturels de l’Histoire. Il dénonce la barbarie de la société moderne, la torture pendant la guerre d’Algérie (« la Question »), le régime espagnol (« les Puissances du désordre »), la guerre du Vietnam (« Burn, Baby Burn »). C’est ce cheminement, qui l’a mené du surréalisme « à une représentation métaphorique des grands bouleversements de l’Histoire », qui est relaté en 50 tableaux et autant de dessins.
Musée Cantini (19, rue Grignan, tél. 04.91.54.77.75, www.mp2013.fr), du mardi au dimanche de 10 à 18 heures, le jeudi jusqu’à 22 heures. Jusqu’au 19 mai.
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