Un professeur de philo incarné par Joaquin Phoenix, c’était de bon augure. Encadré par Emma Stone et Parker Posey, cela ne nuisait pas. Et pourtant « l’Homme irrationnel » ne fait guère rire, pas plus que réfléchir, même s’il agite de grandes questions philosophiques ou pseudo philosophiques telles que l’acte gratuit ou le libre arbitre.
Le prof de philo épris de whisky et impuissant qui débarque dans la charmante université de Newport a de quoi faire sourire…parce qu’il est ridiculement invraisemblable, réduisant Kant, Heidegger ou Sartre à quelques formules passe-partout. Le prof séduit bien sûr l’une de ses élèves, ainsi qu’une enseignante, et l’affaire va prendre un tour dramatique que l’on ne dévoilera pas, pour ne pas décourager les inconditionnels de Woody Allen. Nous en étions pourtant, mais s’ennuyer avec le réalisateur de « Manhattan » et l’acteur de « Walk the Line » et « la Nuit nous appartient », la rupture est proche.
Les fantômes existent, nous dit d’emblée l’héroïne de « Crimson Peak », la blonde Mia Wasikowska. Guillermo Del Toro, le réalisateur amoureux du fantastique de « l’Échine du diable » et du « Labyrinthe de Pan » (3 oscars), va nous en montrer quelques-uns et c’est sans doute ce que son film a de moins convaincant ; on aurait préféré que leur présence ne soit que suggérée. Pour le reste, le film nous prend au piège de son univers du plus flamboyant gothique, avec ses personnages qui pourraient sortir des plus grands romans anglais du genre et son savant mélange de terreurs psychologique et physique. Les décors, dont le grand manoir construit de toutes pièces et la neige colorée de rouge, et les costumes, dont « la robe du cœur brisé », inspirée de Gustav Klimt, ont été particulièrement soignés, mais ne seraient rien sans la mise en scène suggestive et la vision de Guillermo Del Toro. La blonde Mia Wasikowska affronte courageusement la brune Jessica Chastain et Tom Hiddleston joue parfaitement une partition ambiguë. Comme souvent dans ce genre de production, la scène d’affrontement finale est un peu longue mais c’est un défaut très mineur de ce séduisant conte pour adultes imaginé par Guillermo Del Toro (avec Matthew Robins comme coscénariste). Son point de départ: « Les êtres humains, c’est l’horreur véritable. »
Douze ans après « Bon Voyage », Jean-Paul Rappeneau, 83 ans, signe « Belles Familles », un roman familial avec Mathieu Amalric, Marine Vacth, Gilles Lellouche, Nicole Garcia et Karin Viard. Autre sortie cette semaine, un thriller, « Par accident », première réalisation de Camille Fontaine, avec Hafsia Herzi et Émilie Dequenne.
« Les Nouvelles Aventures d’Aladin », avec Kev Adams et Jean-Paul Rouve, devrait faire le plein des amateurs de comédie, dont les collégiens en vacances. L’animation est aussi au rendez-vous, avec « Phantom Boy », d’Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli (« Une vie de chat »), un polar fantastique et humoristique ; et, pour les plus jeunes « Mune le gardien de la lune », autre production française. À signaler par ailleurs, pour les jeunes Parisiens, Mon premier festival, du 21 au 27 octobre, avec plus de 200 projections et animations dans 14 salles (à partir de 2 ans, monpremierfestival.org).
Enfin, les cinéphiles ne manqueront pas la ressortie de « Blade Runner » dans sa version final cut et restaurée, et encore moins l’exposition, accompagnée d’une rétrospective, consacrée à Martin Scorsese à la Cinémathèque (www.cinematheque.fr).
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