LA PARISIENNE des années 1860 est élégante et piquante. Maisons de couture, modistes, grands magasins (le Louvre, le Bon Marché) diffusent leurs modèles avec des catalogues. En guise de carte de visite, Disdéri photographie en pied son modèle vêtu à la dernière mode. À la crinoline du Second Empire succède la tournure qui accentue la cambrure de la taille et rejette la jupe à l’arrière. Le corset étrangle la taille et met en valeur la poitrine.
À chaque heure du jour, une tenue s’impose. C’est, pour Baudelaire, « la métamorphose journalière des choses extérieures ». Peignoir avec corset le matin, auquel succède une robe en coton léger imprimé à rayures, dont le chic réside dans l’agencement des volants. La toilette d’après-midi est plus élégante (« la Femme au perroquet », Édouard Manet, 1866) et le chapeau est impératif dès que l’on sort de chez soi (« Chez la modiste », Edgar Degas). Les robes de dîner et de théâtre sont peu décolletées et la face différente du dos. Renoir garnit de velours et de Chantilly la robe noire de Madame Charpentier. Pour les bals et les soirées à l’Opéra (« Dans la loge », Mary Cassatt), soie et décolletés avec coiffure ornée de bijoux ou de fleurs.
Pour l’homme, c’est plus simple. Costume de drap sombre pour le jour (« Rue de Paris, jour de pluie », Gustave Caillebotte) et pour l’habit du soir avec haut-de-forme. La nouveauté, c’est le paletot, qui se porte sur la veste. Pour les villégiatures, on recommande le veston court (« l’Homme au parasol », 1867, Monet). Car en plein air, l’élégance est toujours là (« Déjeuner sur l’herbe » et « Femmes au jardin », de Monet). Tenues unies ou à motifs, corsage moulant, la traîne laisse apparaître le jupon.
Les impressionnistes, bien que peu intéressés par la mode en soi, en ont donné une représentation très vivante dont témoignent les quelques chefs-d’œuvres exposés ici.
Musée d’Orsay (tél. 01.40.49.48.14, www.musee-orsay.fr), tous les jours sauf le lundi de 9 h 30 à 18 heures, le jeudi jusqu’à 21 h 45. Jusqu’au 20 janvier.
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