Art
À 15 ans, caricaturiste, Gustave Doré est engagé chez l’éditeur Charles Philipon pour « le Journal pour rire » et le « Musée français-anglais ». Mais ce sont ses 120 volumes d’illustrations publiés en Europe qui lui assurent le succès. Il est un passeur de littérature et veut toujours aller au-delà de son talent de dessinateur et graveur. Dans « Histoire de la Sainte Russie », il dissocie l’image du texte et se pose comme novateur en bandes dessinées. Les contes de Perrault figent jusqu’à ce jour la figure du Chat botté. Se succèdent les œuvres de Rabelais et « la Divine Comédie », dont les visions infernales, reprises dans un tableau monumental, « Dante et Virgile », et pour les projections de lanterne magique, inspireront le cinéma du début du XXe siècle.
Sa « Sainte Bible » remporte un immense succès. Il s’en inspire pour « le Christ quittant le prétoire », son tableau préféré, et de nombreuses compositions qu’il destine à la galerie qu’il ouvre à Londres, la Doré Gallery. Il y croque la misère sociale, illustre « le Paradis perdu » de Milton, les œuvres de Tennyson ou Coleridge. En voyage en Espagne, c’est la noblesse des mendiants qui l’impressionne avant d’illustrer « Don Quichotte », de Cervantès. Engagé dans la guerre de 1870, il caricature les Prussiens, réalise de grandes compositions de grisailles (« Aigle noir de la Prusse ») avant de devenir Communard et à nouveau caricaturiste. Peintre de paysages, il privilégie la montagne, le pittoresque et le sublime et s’adonne à l’aquarelle.
La sculpture (« la Parque et l’Amour »), passion des dernières années, qu’il pratique en autodidacte, ne rencontre pas le succès escompté (à voir à Paris, dans le 17e arrondissement, ses sculptures de d’Artagnan, place du général Catroux, et d’Alexandre Dumas, place Malesherbes). En marge de la société officielle, il s’assimile alors aux saltimbanques de ses peintures.
Avec l’exposition présentée dans sa ville natale, Strasbourg, qui invite à découvrir une filiation imprévue avec des artistes, illustrateurs et cinéastes contemporains, c’est une vision globale de l’œuvre de Gustave Doré qui apparaît, ainsi que sa place toujours présente dans notre imaginaire.
– « Gustave Doré (1832-1883) - L’imaginaire au pouvoir », musée d’Orsay (tél. 01.40.49.48.14, www.musee-orsay.fr), tous les jours, sauf le lundi, de 9 h 30 à 18 heures, le jeudi jusqu’à 21 h 45. Jusqu’au 11 mai.
– « Doré & Friends », musée d’Art moderne et contemporain, Strasbourg (tél. 03.88.23.31.31, www.musees.strasbourg.eu), tous les jours, sauf le lundi, de 10 à 18 heures. Jusqu’au 25 mai
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