C’EST À LA FOIS le peintre, le dessinateur et le passionné d’art décoratifs que le musée d’Orsay expose, en collaboration avec l’Helsinki Art Museum et le Museum Kunstpalast de Düsseldorf. Gallen-Kallela étudie à Paris (qu’il n’apprécie guère) dans les années 1880 à l’Académie Julian et est très marqué par le naturalisme de Cormon et Bastien Lepage, comme en témoignent ses vues parisiennes et les portraits. À son retour à Helsinski, il poursuit dans cette veine, avec les portraits dans leur environnement local typique, scieries pour Ahlström, vie paysanne autour du sauna ou dans un paysage de Carélie où apparaît déjà un sentiment de fusion de l’homme avec la nature.
C’est alors qu’il décide de mettre en image le Kalevala, la grande épopée finnoise. Un nouveau style s’impose à lui, le symbolisme, pour traduire ce monde légendaire qui est très lié à ses préoccupations politiques. Son histoire s’inscrit en effet dans ce grand-duché sous souveraineté russe qui a été occupé par la Suède pendant 500 ans jusqu’en 1809 et qui ne sera indépendant qu’en 1917. Disparition de la perspective, primauté de la ligne, aplat de couleurs franches. « Ad Astra » est à la fois la Résurrection et la libération des peuples qui souffrent, « Symposium » approche les mystères de l’art.
À Kallela – nom qu’il ajoute alors à son patronyme –, où il s’installe, il fait construire une maison atelier et y fabrique ses meubles. C’est cet univers qu’il présente avec beaucoup de succès en 1900 dans la chambre Iris, au pavillon finlandais de l’Exposition universelle de Paris. Peu après, les fresques du Mausolée Juselius, réalisées pour la fille d’un ami, traitent du cycle de la vie et de la mort et de celui des saisons. Proche des cercles allemands et découragé par la situation politique de son pays, il part en Afrique orientale, d’où il rapporte une œuvre expressionniste inspirée de ses amis de l’avant-garde berlinoise, Munch en particulier. Il sera de retour pour l’indépendance, mais toujours en rupture, ce qui l’incitera à repartir à Chicago et au Mexique se découvrant une passion pour la culture indienne.
« Akseli Gallen-Kallela (1865-1931). Une passion finlandaise », Musée d’Orsay (www.musee-orsay.fr), tous les jours, sauf le lundi, de 9 h 30 à 18 heures, le jeudi jusqu’à 21 h 45. Jusqu’au 6 mai.
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