LEUR PASSION, entre mariages et infidélité, était aussi celle de leur pays. Avec une conviction politique commune, le communisme, et des représentations artistiques opposées, Diego Rivera (1886-1957) et Frida Kahlo (1907-1954) ont construit l’identité culturelle métisse du Mexique post-révolutionnaire.
Lui séjourne en Europe de 1907 à 1921. II fréquente l’avant-garde parisienne, adhère à un cubisme très coloré (« Paysage zapatiste ») et étudie en Italie la fresque, dont il acquiert une très grande maîtrise. À son retour au Mexique, il crée pour le ministère de l’Éducation publique des peintures murales monumentales pour mettre l’art à la portée de tous. Célébrant la Révolution de 1910, il transforme, au Palais National, siège du gouvernement, l’histoire du Mexique en mythe moderne. À San Francisco, au Detroit Institute of Arts, ses peintures murales sont controversées. À New York, au Rockefeller Center, où il met en scène Lénine, elles seront détruites.
Elle, de 20 ans sa cadette, renonce à sa vocation de médecin à la suite d’un accident de bus survenu à 18 ans. Alitée à la suite de nombreuses opérations, elle décide de peindre sa vie, ses souffrances (« Colonne brisée ») et sa passion. Dans de petits portraits de face, parfois avec une connotation érotique, toujours en costume traditionnel, cette féministe associe l’héritage culturel précolombien les croyances cosmogoniques de l’Ancien Mexique (Niña tehuacana, Lucha Maria o Sol y Luna », 1942) et le monde rural indien, en s’inspirant parfois des retables et ex-votos portatifs (« Retrato doble Diego y yo », 1944) de l’art populaire.
« Frida Kahlo/Diego Rivera - L’art en fusion », musée de l’Orangerie (Jardin des Tuileries, tél. 01.44.50.43.00, www.musee-orangerie.fr), tous les jours, sauf le mardi et le 25 décembre, de 9 à 18 heures. Jusqu’au 13 janvier.
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