Art
Takis, 90 ans cette année, explore depuis ses débuts l’énergie des champs magnétiques, devenue la quatrième dimension de ses sculptures. Proche du nouveau réalisme dans les années 1950, il s’inspire des formes longilignes de Giacometti, qu’il interprète en « Signaux ». À leur sommet, il ajoute des objets divers, de l’art cycladique et des éléments de rebut de la technologie. Les sculptures aimantées agissent avec le mouvement dans les murs magnétiques, avec la lumière, grâce au mercure en fusion, dans les « Télélumières » aux figures archaïques, et avec le son, avec un panneau de bois, un électroaimant et une aiguille de matelassier diffusant dans un amphithéâtre une musique qui semble venir de l’au-delà.
Takis, c’est aussi, le premier homme envoyé dans l’espace lors d’une performance, « les Festins magiques », ces jetées de clou ou de limaille sur un support aimanté, des sculptures érotiques où « la force de l’aimant et l’amour c’est la même chose », et l’esplanade de la Défense, à Paris, où il a installé en 1988 un monumental bassin de signaux lumineux.
Pour Alfred Pacquement, le commissaire de l’exposition, « Takis est très certainement l’artiste de sa génération qui a su le mieux relier l’art à la science ».
Territoires de la création
La deuxième exposition, « le Bord des mondes », associe l’imagination à la marge de la technologie pour les « Pièges à brume » du Chilien Carlos Espinosa, qui capture l’eau pour la répandre là où elle ne coule pas. Du fonctionnel pour les « Chindogu » du Japonais Kawakami, des objets parfaitement irréalistes, comme le pyjama de bébé attrape-poussière. De l’intime pour les microphotographies de larmes de Rose-Lynn Fisher, « vues aériennes de terrains émotionnels ». De la mode dans les robes étranges d’Iris Van Herpen, en résine, métal, cheveu, cuir, plexiglas, et aussi dans les vêtements de la SAPE de Brazzaville, où chacun, grâce à eux, se réinvente une identité. Des lois de la nature pour Bridget Polk, dans ses équilibres de sculptures en pierre. De l’apparence avec Harlie Le Mindu, qui s’inspire pour ses coiffures des fonds marins, de la mythologique, des monuments historiques. Et il en est ainsi pour la cuisine avec Gagnaire, pour les mises en danger qui tutoient la mort du Prince Noir sur sa moto ou du skateur des vidéos « Camp Kill Yourself »... Vingt-deux artistes internationaux s’interrogent, comme l’avait fait Marcel Duchamp, sur l’essence de la création et ses territoires.
Palais de Tokyo, de midi à minuit tous les jours, sauf le mardi. Jusqu’au 17 mai. Tél. 01.81.97.35.88, www.palaisdetokyo.com.
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