LA VILLE italienne de Tivoli, située à une trentaine de kilomètres de Rome, a toujours provoqué une grande et légitime curiosité. Lieu de villégiature sous l’Antiquité, elle fut célébrée par Horace et suscita l’engouement de l’empereur Auguste. C’est sur ce site somptueux, entouré d’un paysage généreux et arcadien, que la sibylle Albunea exerça son art divinatoire, laissant un vestige architectural : le fameux temple rond dit « de la Sibylle » ou de Vesta, monument mythique qui devint, au fil du temps, un motif d’inspiration inépuisable pour les peintres.
En 50 œuvres – peintures, dessins et gravures –, l’exposition du musée Cognacq-Jay témoigne de la fascination des artistes du XVIIIe pour Tivoli, notamment les peintres français, qui venaient volontiers travailler en Italie sur le motif, de Joseph Vernet à Turpin de Crissé, en passant par Fragonard, Boucher ou Hubert Robert. Quelques gravures du XVIIe retracent la genèse de l’engouement pour la ville du Latium. Cette dernière devint un lieu fameux de pèlerinage et d’expérimentations artistiques. Les peintres tentèrent de reproduire une nature qui fût la plus proche possible de la réalité. Leurs œuvres au style précis et léché figurent avec méticulosité et netteté les frises des chapiteaux, l’eau tumultueuse des cascades environnantes, les aspérités d’un rocher, ou bien elles font preuve d’une sensibilité exaltée, avec leurs cieux tourmentés, leurs tonalités dramatiques et le déchaînement des éléments naturels. Tivoli aux multiples visages : classique, romantique, pittoresque, idéalisée…
« Tivoli. Variations sur un paysage au XVIIIe siècle », musée Cognac-Jay, 8, rue Elzévir, 3e, tél. 01.40.27.07.21. Tlj sauf lundi, de 10 à 18 heures. Jusqu’au 20 février. Catalogue, éd. Paris Musées, 174 p., 30 euros.
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