Le Petit Palais a choisi pour son exposition d’hiver l’estampe. Celles du Japonais Utagawa Kuniyoshi (1797-1861), exposées pour la première fois en France, et celles, fantastiques, du XIXe siècle français. Avec 250 œuvres, Kuniyoshi, moins connu en France que ses contemporains Hokusai et Utamaro, apparaît comme anticonformiste et inspiré par des sujets très divers. Guerriers et dragons expressifs, dont les tatouages et les mangas servent encore de modèles, portraits caricaturaux des acteurs de kabuki, sérénité de femmes et d’enfants dans leur vie quotidienne, paysages au cadrage prononcé et passion pour les animaux, en particulier les chats.
C’est une autre diversité qui s’ouvre avec les 170 œuvres fantastiques en provenance de la BnF, où triomphe le noir. Trois générations d’artistes du XIXe puisent leurs sources chez Dürer, Jacques Callot, Rembrandt, Piranese et Füssli. Première vague romantique, avec Delacroix, très influencé par « les Caprices » de Goya et le diable qui envahit l’estampe populaire. La suivante autour de Gustave Doré, dont « l’Enfer de Dante » est édité en 1861. Puis symbolisme, autour d’Odilon Redon, avec les représentations du rêve et de cauchemar. On découvre aussi des artistes moins connus (François Chifflart et l’angoisse de la maladie, Charles Meyron et ses visions à l’asile de Charenton…) et le rôle de l’encre de gravure dans ce romantisme noir présenté de manière très didactique.
Tout et rien
Changement de siècle et de style avec l’exposition Warhol au musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Un Warhol sans limite pour la première présentation en France des « Shadows » (1978-1979), une seule peinture en 102 tableaux sur le même motif déroulé comme une pellicule photographique, un « décor disco » comme une bande-son de la musique à la Factory. Sans limite aussi dans son désir de sortir de l’art pop dans les années 1960, qui mènera à cette œuvre monumentale avec des pièces souvent présentées.
Absence d’émotion des autoportraits aux variations colorées et films portraits de 16 minutes sur le même modèle que les « Campbell Soup » ; panneaux de fleurs dont seul varie l’accrochage. Dilution du culte de la personnalité de Mao sur un papier peint décoratif. Association du regard passif des bœufs à celui du spectateur. Présentation de cartons d’emballage ou de leurs sculptures, qui, du fait du contexte d’exposition, deviennent des œuvres d’art. Univers hallucinogène de la musique du Velvet Underground. Suppression d’intrigue dans le plan fixe sur l’Empire State Building du film de 8 heures. Et même les baisers, sortis de leur contexte, perdent toutes leurs émotions. Une démonstration de ce qu’il proclamait : « Vous allez au musée et ils disent que c’est de l’art et des petits carrés sont accrochés au mur. Mais tout est de l’art et rien n’est de l’art. »
– Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, tous les jours sauf lundi de 10 à 18 heures, le jeudi jusqu’à 22 heures. Jusqu’au 7 février. Tél. 01.53.67.40.00, www.mam.paris.fr.
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