« Entre sculpture et photographie » : Rodin aimait la photo et son musée (1) a choisi de manière très pertinente huit sculpteurs de la deuxième moitié du XXe siècle qui ont associé la photographie à leur pratique. Un choix dès la conception de l’œuvre pour Richard Long. Une manière de conserver ses installations de Land Art pour Gordon Matta-Clark, qui l’associe à ses découpes intérieures d’immeubles inhabités. Un travail sur le corps et la nature pour Giuseppe Penone et Dieter Appel.
Mac Adams et Markus Raetz questionnent notre regard, le premier dans un style narratif, le second en jouant sur notre perception visuelle d’une manière souvent ludique. John Chamberlain laisse au hasard le soin de photographier ses assemblages de couleurs vives pour laisser apparaître de nouvelles formes. Cy Twombly dans un travail personnel, retrouve l’esprit de ses peintures graffitis avec des moyens très frustes.
Une histoire de la création
« Dans l'atelier » : les ateliers d’artistes ont fasciné dès le début les photographes, désireux de saisir au plus près le processus de création. Au Petit Palais (2), les 400 clichés réunis – des séries d’Edmond Bénard au XIXe siècle jusqu’aux contemporains Gautier Deblonde et Catherine Leutenegger en passant par Albert Harlingue, Denise Colomb et Gérard Rondeau – se regardent comme une histoire de la création artistique.
L’artiste est mis en scène comme il souhaite être perçu dans son atelier au goût de l’époque, entouré de ses œuvres et le plus souvent dans une gestuelle créatrice. Certains entretiennent un lien particulier avec la photographie, comme Ingres, qui, bien que la dénigrant, photographiait ses tableaux ; et Bourdelle et Brancusi, qui ont construit une œuvre à partir des photos de leurs sculptures.
Mais l’atelier, c’est aussi une vision de la société, avec les modèles, les amis, la famille, les collectionneurs. Et le photographe se trouve aussi amené à réfléchir sur sa propre création isolant dans l’atelier ses propres sujets.
Une génération du Mali
Le Grand Palais (3) a choisi Seydou Keïta (1921-2001), qui a reçu chez lui, à Bamako, au Mali, pendant 12 ans, juste avant l’indépendance en 1960, ceux qui voulaient se faire tirer le portrait. Sur des fonds de tissus, le client choisit ses accessoires (Vespa, radio, vêtements, bijoux) et prend la pose, que l’artiste rectifie. Ses mises en scène et ses cadrages assurent le succès auprès de cette génération qui aspire à une certaine modernité.
Les 300 portraits modernes et d’époque de cet autodidacte, qui a eu son premier Kodak à 14 ans, ont été révélés dans les années 1990 par André Magnin, qui préparait l’exposition du Centre Pompidou sur « les Magiciens de la terre ».
(1)Tous les jours sauf le lundi, de 10 heures à 17 h 45, mercredi jusqu’à 20 h 45. Jusqu’au 17 juillet. Tél. 01.44.18.61.10, www.musee-rodin.fr
(2) Tous les jours sauf le lundi de 10 à 18 heures, vendredi jusqu’à 21 heures. Jusqu’au 17 juillet. www.petitpalais.paris.fr
(3) Tous les jours sauf le mardi, de 10 à 20 heures, mercredi jusqu’à 22 heures. Jusqu’au 11 juillet. Tél. 01.44.13.17.17, www.grandpalais.fr
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