Avec 75 tableaux des plus grands peintres issus des collections nationales et quelques autres venus de collections particulières, le musée Marmottan, comme il l’avait fait pour la toilette, retrace l’histoire de la représentation de l’enfant dans la peinture.
Jusqu’au Moyen Âge, seul l'enfant Jésus est représenté. Mais très vite et pour des raisons dynastiques, apparaissent les enfants royaux (les futurs Louis XIV et Philippe de France avec la régente Anne d'Autriche, après la mort de Louis XIII). Un genre qui s’étend à l’aristocratie, avant que les frères Le Nain représentent des petits paysans, plutôt dans des scènes de genre que des portraits.
Au XVIIIe siècle, avec l’influence de Rousseau, l’enfant trouve sa place. Au sein d’une famille harmonieuse mais aussi seul, comme dans ce tableau de Chardin où il joue au toton (une toupie) à sa table de travail. Les progrès de la médecine sont aussi source d’inspiration, comme dans ce spectaculaire écorché de femme enceinte (Jacques-Fabien Gautier d'Agoty) ou dans les représentations de femmes allaitant, une mode lancée pour lutter contre la mortalité infantile.
Le XIXe donnera une vision beaucoup plus large de la condition enfantine : image hygiéniste (« Premier bain dans la Seine », de Daumier), Gavroche insurgé (Jeanron), enfant au travail (Bastien-Lepage), enrôlé dans l’armée (Eva Gonzalès), abandonné (Pelez). L'enfance est bourgeoise, dans les jardins chez les impressionnistes (Morizot, Monet), et familiale, avec les portraits que réalisent les peintres de leurs propres enfants, ce que feront aussi Matisse et Picasso.
Après la deuxième guerre mondiale, avec l'art brut, Jean Dubuffet et Gaston Chaissac s’inspirent des dessins d’enfants qu’ils collectionnent, recherchant une certaine forme de primitivisme. Un parcours artistique assez révélateur de la manière dont l’enfance était perçue au cours des siècles.
Émancipation
Même principe thématique au Palais Lumière d’Évian, cette fois pour étudier la représentation de la femme de 1860 à 1930, avec 70 œuvres des collections des Beaux-Arts de Nantes. Les plus grands artistes des différents courants artistiques (académique, symboliste, cubiste, fauve) donnent à voir des portraits mondains ou traditionnels, des femmes au travail ou en famille, ou des héroïnes de sujets mythologiques ou religieux. Mais les particularités de l’époque sont la femme en train de lire, ce qui montre une certaine émancipation, et les femmes peintes par des femmes, Marie Laurencin, Sonia Delaunay, Tamara de Lempicka, qui ajoutent un élan de liberté.
– Musée Marmottan-Monet, du mardi au dimanche de 10 à 18 heures, jeudi jusqu’à 21 heures. Jusqu’au 3 juillet. Tél. 01.44.96.50.33, www.marmottan.fr.
– Palais Lumière, Évian, tous les jours de 10 à 19 heures, le lundi à partir de 14 heures Jusqu’au 29 mai. Tél. 04.50.83.15.90, www.ville.evian.fr.
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