Art
Plusieurs milliers de tableaux de Monet, Manet, Degas, Renoir, Pissarro, Sisley transitent dans la galerie de Paul Durand-Ruel (1831-1922) avant d’enrichir les collectionneurs européens, américains et les musées. Au musée du Luxembourg, 80 tableaux, en provenance des musées d’Orsay, de la National Gallery de Londres et du Philadelphia Museum of Art, dont des chefs-d’œuvre peu vus en France, retracent son parcours, des années 1870 à l’exposition de Londres en 1905 qui couronne le succès international du groupe.
C’est en voyant les tableaux de Delacroix à l’exposition universelle de 1855 que Paul Durand-Ruel décide de soutenir les artistes en lesquels il croit, les romantiques et les réalistes, Rousseau, Corot, Millet, Courbet. Il déménage la galerie paternelle rue Laffitte, achète en nombre les toiles afin d’en contrôler le marché et fait de son apparemment de la rue de Rome un lieu où il reçoit amis, peintres, collectionneurs. Quoi de plus convainquant pour les amateurs que de voir les œuvres en situation (les portes du salon de Monet) !
Lors de son exil à Londres durant la guerre de 1870, Daubigny lui présente Monet et Pissarro. Il vend alors sa collection très cotée pour se consacrer à leur peinture claire sur le motif. À son retour à Paris il s’intéresse à Sisley, Degas, Manet, Morisot, Renoir et expose leurs œuvres, à Paris mais aussi à Londres et à Bruxelles. En difficulté avec la crise, il cesse ses achats mais abrite dans sa galerie, en 1876, la 2e exposition impressionniste, celle où le torse de femme de Renoir, avec ses variations de lumière, sera traité de « chair en putréfaction ».
Expositions personnelles
Au début des années 1880, malgré leurs réticences, il convainc Monet, Boudin, Pissarro, Renoir, Sisley de faire des expositions personnelles. Une première ! Début de reconnaissance critique mais échec commercial. Il se lance alors à la recherche de nouveaux marchés, Londres, Berlin, Boston et New York, où il ouvre une galerie en 1886 et présente une exposition de 289 tableaux. Grâce à l’Américaine et impressionniste Mary Cassat, amie de Degas, il rencontre de riches collectionneurs (la famille de l’artiste, les Havemeyer et Palmer). Le succès est désormais assuré pour les artistes et pour ses finances. L’exposition de Londres, 35 ans après ses débuts, consacre avec 315 tableaux, dont certains de sa collection personnelle un engouement qui ne se démentira plus. Les impressionnistes entrent dans les musées et ses fils reprendront les galeries. Monet disait : « Sans Durand, nous serions morts de faim, nous tous les impressionnistes. Nous lui devons tout. »
Musée du Luxembourg, tous les jours de 10 à 19 heures, lundi et vendredi jusqu’à 22 heures, samedi et dimanche de 9 à 20 heures. Juqu’au 8 février. Tél. 01.40.13.62.00, www.museeduluxembourg.fr.
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