Paris : Rodin, la chair, le marbre
Rodin (1840-1917), avec le non finito, l’inachevé, laisse la trace de son travail, met en valeur le modelé et fait jouer la lumière. Dans le musée qui porte son nom, une cinquantaine de marbres, parmi les 400 répertoriés, et une dizaine de maquettes en terre cuite ou plâtre illustrent ce cheminement vers une vraie sensualité du matériau. Pour les premières pièces des années 1870, où il recherche la ressemblance avec un poli fini et un rendu de la matière réaliste, seul le socle est inachevé. Dans les années 1890, il s’inspire des motifs de « la Porte de l’Enfer » pour faire surgir la figure de la matière brute. Il défie la pesanteur et donne à ses compositions une grande dimension sensuelle (« Jeux de nymphes » -– photo, « le Baiser »). Après le succès de son exposition de l’Alma, en 1900, le marbre brut prend une place croissante, les contours deviennent flous, que ce soit pour des portraits (Victor Hugo) ou pour des œuvres auxquelles il est attaché (« Fugit amor », « la Main de Dieu »). Le non finito sera sa marque de fabrique.
Musée Rodin (tél. 01.44.18.61.10, www.musee-rodin.fr), tous les jours sauf lundi de 10 heures à 17 h 45, le mercredi jusqu’à 20 h 45). Jusqu’au 3 mars 2013.
Bordeaux : Tobeen, un poète du cubisme
Le peintre Félix-Élie Bonnet, dit Tobeen (1880-1938), originaire de Bordeaux, est à la fois avant-gardiste et régionaliste. Dès son arrivée à Paris, en 1907, l’année du scandale des « Demoiselles d’Avignon », de Picasso, il fréquente les artistes de Montparnasse puis le cercle de Puteaux, qui, autour des frères Villon, veut théoriser le cubisme, ce que feront en 1912 Gleizes et Metzinger dans un livre de référence, « Du Cubisme » (à voir, l’exposition qui leur est consacrée au musée de la Poste, à Paris*). Avec Picabia, Fernand Léger, André Lhote, ils exposent cette même année au salon de la Section d’or. Tobeen choisit un sujet basque, « les Pelotaris » (photo), et, les années suivantes, il pousse le cubisme jusqu’à l’abstraction. Après la guerre, le réalisme l’emporte, mais il garde sa touche mouchetée qui accroche la lumière. À découvrir en une centaine d’œuvres.
Galerie des Beaux-Arts (tél. 05.56.96.51.60), tous les jours de 11 à 18 heures sauf le mardi. Jusqu’au 16 septembre.
* Tél. 01.42.79.24.24, www.ladressemuseedelaposte.fr.
Nantes-Saint-Nazaire : Estuaire
Troisième édition d’Estuaire, parcours artistiques à Nantes, Saint-Nazaire et sur les rives de l’estuaire de la Loire, avec des créations, de nouveaux points de vue, des mises en scène, des expositions temporaires, un festival culinaire, de la musique… Cette année, une nouveauté, après le Grand Éléphant (photo), le Carrousel des mondes marins des Machines de l’île, du 15 juillet au 31 août, un aquarium mécanique monté sur trois niveaux. Le Voyage à Nantes (jusqu’au 19 août) propose des interventions artistiques en ville sur 8 km, associant des monuments historiques à des lieux plus contemporains. Le Lieu Unique, ancienne usine des biscuits LU, accueille 7 jeunes architectes qui planchent sur le sport, le Hangar à bananes, construit dans les années 1950 invite l’artiste suisse Roman Signer, le Mémorial de l’abolition de l’esclavage affiche sur sa promenade le nom des 2 000 bateaux négriers, La Fabrique résonne de concerts. Sur l’estuaire, un musée à ciel ouvert regroupe 29 œuvres d’artistes contemporains. Un dialogue entre l’art et le paysage
www.estuaire.info, www.levoyageanantes.fr.
Montpellier et Toulouse : Caravage et le caravagisme européen
Caravage (1571-1610) a révolutionné la peinture du XVIIe siècle par son réalisme parfois brutal, avec des compositions resserrées aux gestes forts, aux jeux de regard intenses, dans des clairs-obscurs de plus en plus contrastés. Son influence sur toute la peinture européenne est déterminante. Les caravagesques du Sud sont présentés à Montpellier, ceux du Nord à Toulouse. À Rome, son influence est immédiate sur les peintres italiens Baglione, Saraceni, Orazio et sa fille Artemisia Gentileschi et, dans la colonie française, sur Vouet, Valentin, Vignon et, au-delà, sur Georges de La Tour, peintre de la réalité. Les artistes espagnols à Naples ou de passage, Velásquez, Zurbarán et Ribera, accueillent ce nouveau langage. Les Nordiques présents à Rome, Ter Brugghen, Baburen, van Honthorst, seront à l’origine de l’école d’Utrecht, qui influencera à son tour Rembrandt. Grâce à la coopération exemplaire franco-américaine FRAME, 140 chefs-d’œuvre sont ainsi réunis.
Montpellier, musée Fabre (tél. 04.67.14.83.00, www.montpellier-agglo.com), tous les jours sauf le lundi de 10 à 20 heures. Toulouse, musée des Augustins (tél. 05.61.22.21.82, www.augustins.org), ouvert tous les jours de 10 à 19 heures, le mercredi jusqu’à 21 heures. Jusqu’au 14 octobre.
Lodève : Théo Van Rysselberghe
Après avoir étudié les peintres flamands, Théo Van Rysselberghe (1862-1926) découvre en 1886 l’impressionnisme au salon des XX de Bruxelles et le néo-impressionnisme à Paris avec son tableau fondateur, « Un après-midi à la Grande Jatte », de Georges Seurat. Son choix est fait, il sera le principal représentant de ce mouvement en Belgique. Au début des années 1900, il trouve son style personnel avec ses paysages du midi (photo) aux couleurs intenses et ses nus nacrés qui deviennent ses sujets favoris. Pour son ami le poète symboliste Emile Verhaeren, « une impression de joie, une chanson de couleurs s’entend ».
Musée de Lodève (tél. 04.67.88.86.10, www.lodevoisetlarzac.fr), de 10 à 18 heures, nocturne jusqu’à 22 heures les mardis en juillet et août. Jusqu’au 21 octobre.
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