AUTOUR des années 1400, sévit dans toute l’Europe un art pictural brillant fait de fonds d’or, de formes modelées par le dessin, d’une stylisation gothique et d’un espace qui n’avait pas encore trouvé sa profondeur. C’est dans ce contexte de gothique international que le jeune dominicain Fra Angelico est formé comme miniaturiste, à Florence, par le moine Lorenzo Monaco (1370-1424). Il utilise ce savoir dans les « Thébaïdes », panoramas de la vie des premiers ermites chrétiens.
Ces années sont aussi celles d’une révolution parallèle qui impose une vision du monde plus objective et qui développe la perspective. Les protagonistes de cette Renaissance sont les sculpteurs et architectes Alberti, Donatello et Brunelleschi. Les peintres suivent et, progressivement, le fond d’or disparaît chez Masolino (1383-vers1440). Ucello (1383-vers 1440) développe la perspective (« Saint Georges terrassant le dragon »). Masaccio et son frère Scheggia étagent différents plans pour rendre compte de l’architecture.
Ce sont ces éléments que Fra Angelico va introduire dans ses tableaux (« Épisode de la vie de Saint Nicolas », 1437). Il unifie l’espace dans les prédelles (les petits panneaux qui se situent sous le tableau principal) et donne une cohérence à la narration de ses sujets. Cette évolution est mise en évidence dans les « Vierges d’humilité ». Développée après la peste de 1348, leur image devait être plus accessible. Assises sur un coussin et non sur un trône, elles dégagent chez Fra Angelico une grande sérénité et de la douceur dans une lumière diffuse, avec des rehauts subtils de couleurs. Devant son succès, des artistes viennent travailler avec lui et diffusent son style subtil et raffiné. Filipo Lippi (1406-1469) reprend son sens de l’espace, Zanobi Strozzi (1412-1468) l’utilisation subtile de la lumière dans ses Vierges.
Ce parcours pictural incite à voir ou revoir les cellules du couvent San Marco, à Florence, et la chapelle Nicoline, au Vatican, car Fra Angelico peignait avant tout des fresques.
« Fra Angelico et les maitres de la lumière », musée Jacquemart-André (www.musee-jacquemart-andre.com), tous les jours de 10 à 18 heures, nocturnes les lundis et samedis jusqu’à 21 h 30. Jusqu’au 16 janvier.
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