LA DIRECTRICE artistique de cette manifestation très réussie est la photographe Françoise Huguier, connue pour ces reportages en Afrique et créatrice du festival de Bamako. Avec 10 collaborateurs, elle a prospecté les artistes émergents, souvent très jeunes qui n’ont aucune occasion d’exposer dans leurs pays et dont l’œuvre est inédite en Europe. Ils interrogent leur quotidien, leur monde en mutation et tous racontent une histoire.
La souffrance de l’homme est très présente : suicide d’un adolescent de Mack Magagane (Afrique du Sud), mutilations corporelles au Japon de Kosuke Okahara, rejet des albinos en Tanzanie de Mwanzo Millinga. L’homosexualité évolue entre commerce en Thaïlande avec Maitree Siriboon et victoire avec la première Gay Pride à Cuba, d’Alejandro Gonzalès. Le regard politique est distancé dans la demande d’asile d’Hélène Amouzou (Togo), l’ombre de Saddam Hussein de Jamal Penjweny (Irak) et la guerre d’Afghanistan entre cartes et portraits du Russe Mikhail Galustov. Ce qui contraste avec le recrutement des enfants en Colombie par un groupe d’extrême-droite, de Julian Lineros.
Au milieu de cette violence, certains recherchent les traditions de leur culture, Ka Xiong avec les esprits au Laos et Andrei Liankevich (Bielorussie) avec ses animaux empaillés. La ville, aussi, bouge entre destruction de la culture de la mer à Bahreïn, de Camille Zakharia, et manifeste de conservation des bâtiments anciens au Cambodge, de Hak Kim. Tan Chee Hon, en Malaisie, a choisi des rues entre imaginaire et réalité. Les femmes voilées hip-hop de Hassan Hajjaj (Maroc), l’arrivée de la mode occidentale à Chengdu, de Mingyi Luo (Chine), et les bandes dessinées de Sailabh Rawat (Inde) présentent les confrontations culturelles avec plus de légèreté. Dans ce monde en mouvement, la poésie est toujours présente avec les fourmis de Sameer Kermali (Tanzanie) et la représentation traditionnelle des montagnes chinoises de Yue Liu en édredon!
Ce formidable voyage en image se poursuit dans des institutions et galeries dédiées à la photographie contemporaine.
Photoquai 2011 (www.photoquai.fr), quai de Seine face au musée du Quai Branly. Jusqu’au 11 novembre. Catalogue : musée du quai Branly/ Actes Sud, 30 euros.
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