Art
Pour découvrir comment l’obélisque de Louxor est arrivé à Paris, ce que l’architecture doit au béton et à Auguste Perret et ce que peut être la création graphique.
Le musée de la Marine reconstitue, avec des plans, tableaux et maquettes, le voyage de l’obélisque du temple de Louxor, au XIXe siècle. Donné en 1829 à la France par le vice-roi d’Égypte, Méhémet-Ali, à l’instigation de Champollion, qui venait de décrypter les hiéroglyphes, l’obélisque arrive à Paris, place de la Concorde, le 25 octobre 1836. Un périple incroyable pour ce monolithe de 23 mètres de haut et de 230 tonnes : descente de 700 km sur le Nil, traversée en remorque de la Méditerranée et de l’océan Atlantique sur un navire, « le Luxor », dont l’avant a été découpé, et remontée de la Seine depuis Le Havre. C’est uniquement grâce à la force des hommes et au génie de l’ingénieur de la Marine Apollinaire Lebas que ce voyage, au cours duquel il aura fallu affronter les crues du Nil et les épidémies de choléra, a pu se réaliser sans encombre. Le deuxième obélisque du temple avait aussi été donné, mais, compte tenu de l’ampleur de l’expédition, il n’a jamais fait le trajet et a été rendu officiellement à l’Égypte par le président François Mitterrand.
Les charmes du béton armé et de la typographie
Le Palais d’Iéna, siège du Conseil économique, social et environnemental (CESE), rend hommage, pour quelques jours encore, à son architecte, Auguste Perret (1874-1954), qui a marqué l’architecture du XXe siècle en donnant ses marques de noblesse au béton armé. Parmi ses réalisations, le Théâtre des Champs-Élysées (1913), l’église Notre-Dame-du Raincy (1923), la salle Cortot (1928), qui devient « une perfection grecque » malgré ses proportions défavorables, le Mobilier national (1934), avec son ossature portante. La reconstruction du Havre après la guerre, avec l’Hôtel de Ville (1950) et l’église Saint-Joseph (1951), lui assurera la plus belle reconnaissance, celle de l’inscription de la ville au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2005. Sa devise : « Le béton se suffit à lui-même. »
À voir aussi, au musée des Arts décoratifs, l’exposition « Typorama, Axelog », qui évoque trente ans de création du designer graphique et typographe Philippe Apeloig, né à Paris en 1962. Formé à l’École Duperré et aux Arts décos (ENSAD), il découvre à Amsterdam, au cours d’un stage, le travail sur ordinateur et Mondrian et Malevitch au musée. D’emblée, il adopte une rigueur formelle et y ajoute une grande diversité de formes et d’interactions. Graphiste au musée d’Orsay, enseignant en France et aux États-Unis, puis directeur artistique au musée du Louvre jusqu’en 2008, il travaille pour les institutions culturelles, l’édition, les galeries d’art et quelques grandes marques (Puiforcat, Hermès).
L’affiche de l’exposition Yves Saint Laurent en 2010 au Petit Palais réunit son logo (YSL), les couleurs de sa robe Mondrian et un détail d’un portrait dans une composition très lisible. Cent cinquante affiches et logos et le livre Typorama nous invitent à pénétrer dans l’intimité de sa création graphique.
- Musée de la Marine, Palais de Chaillot (tél. 01.53.65.69.53, www.musee-marine.fr), tous les jours sauf le mardi de 10 à 18 heures, samedi et dimanche jusqu’à 18 h 30, jusqu’au 6 juillet.
- Palais d’Iéna (www.expositionperret.fr), entrée gratuite tous les jours de 11 à 18 heures, jusqu’au 19 février.
- Les Arts décoratifs (tél. 01.44.55.57.50, www.lesartsdecoratifs.fr), du mardi au dimanche de 11 à 18 heures, jeudi jusqu’à 21 heures, jusqu’au 30 mars.
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