REPÈRES chronologiques et géographiques, principaux événements replacés dans leur contexte, grandes figures de l’histoire défilent sous la caution des historiens avec des peintures, celles des célèbres orientalistes (Géricault, Chassériau), uniformes, armes, documents officiels et personnels, coupures de presse, photos, films d’époque ou série télévisée, ainsi que la bande dessinée de Jacques Fernandez « Carnets d’Orient », qui retrace l’histoire d’une famille de Pieds-noirs en Algérie, des années 1830 à la fin des années 1950 (Casterman, 10 tomes).
L’exposition est découpée en périodes. L’occupation restreinte de l’Algérie (1830-1837), sous dépendance turque depuis trois siècles, et la prise d’Alger et de Constantine censée apporter du prestige à Charles X. La « conquête absolue » (1838-1848), avec le général Bugeaud, qui met en place une guerre adaptée au terrain et à l’adversaire, la prise de la Smala d’Abd el-Kader par le duc d’Aumale et la victoire décisive de la bataille d’Isly. La deuxième République et le Second Empire (1848-1870) conjuguent assimilation et colonisation. Napoléon III veut créer un « royaume arabe » sur un pied d’égalité politique et économique. De nombreuses infrastructures sont développées et des missions artistiques et scientifiques (photos de Félix Moulin) parcourent le territoire. Les militaires sont des passerelles entre les deux mondes. La chute de l’empire pousse les tribus à la révolte et la Troisième République (1870-1914) consolide la colonisation qui s’étend dès lors au Sahara. La véritable période coloniale de l’Algérie française commence. Les colons ont tous les droits et les colonisés sont soumis au code de l’Indigénat.
Entre 1914 et 1954, plus de 200 000 soldats originaires d’Algérie participent à tous les combats de la France, ayant à cœur de défendre les valeurs de la République. Cette dernière est peu reconnaissante et la commémoration du centenaire, en 1930, exalte « l’œuvre admirable de colonisation et de civilisation ». La défaite en 1940 et le débarquement d’Afrique du Nord renforcent la contestation. Le nouveau statut de l’Algérie de 1947 n’apporte pas l’égalité électorale et la défaite de Dien Bien Phu en 1954 annonce la fin de l’Empire français. Alors commence la montée vers l’indépendance, avec une série d’attentats déclenchés par Front de libération nationale (FLN). L’armée française reprend l’initiative sur le plan militaire (1954-1958) mais au prix de la torture. L’arrivée du général De Gaulle en 1958 fait évoluer la situation (1958-1962) vers « l’Algérie algérienne » et les accords d’Évian, le 18 mars 1962. Il y aura encore les attaques de l’OAS, les départs de milliers d’Européens et le retrait définitif des dernières troupes françaises en 1967.
Cette histoire complexe et proche est exposée avec modestie, rigueur et honnêteté et avec une mise en scène très pédagogique.
Musée de l’Armée, Hôtel national des Invalides (129, rue de Grenelle 7e, tél. 01.44.42.38.77, www.invalides.org), tous les jours de 10 à 18 heures. Jusqu’au 29 juillet.
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