FIGUERES, en Catalogne, où il naît, restera son univers, auquel il ajoutera Paris et New York. Étudiant à l’Académie des Beaux-Arts de Madrid, Dalí y fait deux rencontres déterminantes, celles du poète Federico Garcia Lorca et du cinéaste Luis Buñuel, avec lesquels il collaborera pour le film « le Chien andalou ». Il expérimente successivement une manière cubiste, puis classique, du retour à l’ordre, et développe un univers onirique centré sur des corps macabres.
Les années 1928-1929 marquent le tournant de sa carrière. Il rencontre Gala, sa muse, et les surréalistes. Quelques années avant Lacan, il s’empare du délire d’interprétation paranoïaque pour créer la méthode paranoïaque-critique, laissant libre cours dans ses toiles à l’oppression du père (« Guillaume Tell », en père armé d’une paire de ciseaux castratrice, 1930), à la sexualisation (« le Grand Masturbateur », 1929) et à sa crise d’identité (son frère décédé s’appelait Salvador), qui donne lieu à une ambiguïté visuelle. Par exemple, lorsqu’il analyse « l’Angélus » de Millet, il y voit une agression sexuelle de la paysanne sur l’homme qui cache son sexe avec son chapeau.
« Le Visage de la guerre » offre une vision infinie de la mort qui se réplique dans les yeux du personnage. Cette guerre qui le fait voyager à New York, où il développe, avec peu de succès, des projets cinématographiques et réalise pour les Ballets russes des décors et costumes. « Je suis un peintre théâtral », disait-il. Théâtral dans son personnage et dans sa mise en scène face aux médias mais aussi concrètement, avec la création dans sa ville natale du Teatre-Museu. Il y recrée l’installation réalisée à partir du portrait de l’actrice Mae West peint en 1934. Dali veut toujours tout mettre en relation, la science qui le passionne – les fameuses montres molles (« la Persistance de la mémoire », 1931) symbolisent la structure de l’ADN et l’espace-temps einsteinien –, le catholicisme et le mysticisme. Dans son dernier autoportrait en 1972, il associe Mao et Marilyne Monroe, symbole de deux civilisations d’avenir.
Ainsi, de l’imagination débordante de Savador Dalí naît une œuvre totale qui se révèle visionnaire.
Centre Pompidou (tél. 01.44.78.12.33, www.centrepompidou.fr), tous les jours sauf mardi de 11 à 21 heures (jusqu’à 23 heures les vendredis et samedis). Jusqu’au 25 mars.
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