REVENU bredouille de Cannes, au grand dam de nombreux critiques, « Holy Motors » (sur les écrans depuis hier), signé par Leos Carax treize ans après « Pola X », ne laisse pas indifférent. Le cinéaste adulé de « Boys and Girls » et de « Mauvais Sang », dans les années 1980, ne s’est jamais totalement remis – en tout cas aux yeux des producteurs – du désastre des « Amants du Pont-Neuf », mais place toujours la barre de la création cinématographique aussi haut. Riche en citations, voies de traverse, images fulgurantes, réflexions métaphysiques, « Holy Motors » n’est pas facile à décrypter. Il faut se laisser emporter par ce voyage en limousine de près de deux heures, en compagnie d’un impressionnant Denis Lavant, personnage protéiforme, et de créatures fantomatiques incarnées par Édith Scob, Eva Mendes et Kylie Minogue.
À voir aussi dès cette semaine, « To Rome with Love », dans lequel Woody Allen mêle Américains et Italiens, romances, aventures et quiproquos en s’inspirant très librement du « Decameron » de Boccace. Roberto Benigni en homme ordinaire pris par erreur pour une star, Alec Baldwin en architecte en vacances, Penélope Cruz en prostituée, Allen lui-même, en metteur en scène d’opéra à la retraite, Jesse Eisenberg, Ellen Page sont à l’affiche de cette comédie influencée par le cinéma italien.
Le Québécois Xavier Dolan, 23 ans, a choisi pour son troisième film, après « J’ai tué ma mère » et « les Amours imaginaires », un sujet audacieux et qui pourrait mettre mal à l’aise, le désir d’un homme de devenir une femme. Mais « Laurence Anyways » (18 juillet), est tout simplement une grande histoire d’amour, contre les préjugés et la paresse mentale, et le portrait d’un homme en recherche. Face à un Melvil Poupaud très inspiré, une étonnante comédienne canadienne qu’on connaît mal en France, Suzanne Clément, et Nathalie Baye, toute en subtilité et versatilité dans le rôle de la mère.
Thrillers et comédies.
Le 11 juillet, rendez-vous avec le film-testament de Raul Ruiz, « la Nuit d’en face », ou trois âges d’un homme qui voit la mort venir, résumé émouvant et drôle de l’œuvre de l’auteur des « Mystères de Lisbonne ». Le 11 juillet également, « Piégée », thriller d’espionnage de Steven Soderbergh, qui réunit Gina Carano, une spécialiste d’arts martiaux mixtes découverte par le réalisateur, Michael Fassbender, Ewan McGregor, Michael Douglas et Antonio Banderas. Le même jour débarque « Mains armées », de Pierre Jolivet, dans lequel Leïla Bekhti est la fille de Roschdy Zem, tous deux étant des flics dont les enquêtes (drogues, trafic d’armes) vont s’entremêler. Côté thriller, toujours, « Effraction » (18 juillet) de Joel Schumacher, dans lequel Nicole Kidman et Nicolas Cage incarnent un couple pris en otage, ce qui n’arrange pas des relations conjugales déjà très compliquées (interdit aux moins de 12 ans).
Des nouvelles de Vanessa Paradis avec « Je me suis fait tout petit » (11 juillet), comédie de Cécilia Rouaud, avec aussi Denis Ménochet. Autre comédie, « Bowling » (18 juillet), de Marie-Castille Mention-Schaar, qui s’inspire du combat de la petite ville bretonne de Carhaix pour garder sa maternité, avec Mathilde Seigner en sage-femme et Catherine Frot en DRH venue restructurer l’hôpital. Et encore, pour sourire, « Paris-Manhattan » (18 juillet), premier film de Sophie Lellouche, dans lequel Alice Taglioni incarne une pharmacienne qui ne jure que par Woody Allen... jusqu’à ce qu’elle rencontre Patrick Bruel.
Les superhéros faisant toujours recette, voici « The Amazing Spider Man » (sorti hier), de Marc Webb, qui reprend de zéro et dans le monde contemporain l’histoire de l’homme araignée, incarné par Andrew Garfield, remarqué dans « The Social Network » ; et « The Dark Knight Rises » (25 juillet), de Christopher Nolan, suite des aventures du Batman incarné par Christian Bale.
Pour les plus jeunes, « le Lorax » (18 juillet), film d’animation écolo. Et pour les incurables romantiques, une nouvelle adaptation de « Jane Eyre » (25 juillet), dans une nouvelle adaptation signée Cary Fukunaga, avec Mia Wasikowska et Michael Fassbender.
Enfin, parmi les nombreuses reprises, en version remastérisée, cinq films de John Cassavetes (11 juillet) et « Lola », de Jacques Demy (25 juillet).
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