« Carambolages » (1) est une exposition ludique en forme de ritournelle, comme dans « Marabout, bout de ficelle, selle de cheval… » : chacune des 180 œuvres se lit en fonction de la précédente et de la suivante. Inutile de chercher une référence à l’histoire de l’art, une chronologie, une évolution, une influence, un thème particulier. La volonté du commissaire Jean-Hubert Martin est de décloisonner et de « donner la primauté au regard pour une traversée de l’art universel ». Chaque œuvre est présente pour ses caractéristiques propres et ce sont « leurs répercussions sur notre goût en les associant à d’autres du même genre qui créent une vraie suite ».
Ce voyage d’associations formelles ou sémantiques à travers toutes les cultures réserve une place importante aux artistes contemporains. Il stimule le regard, pousse au jeu, parfois, il faut saisir un détail. Il réserve de belles surprises, car de nombreuses œuvres sont peu connues et certaines auraient pu être considérées comme mineures. Elles trouvent ici un sens, car « c’est la pensée visuelle, moteur de la création transmise de génération en génération par les artistes qui s’offre au visiteur pour une pédagogie du sensible ».
Au-delà de la nouveauté de ce concept d’exposition et du grand plaisir qu'on prend à la parcourir, c’est une réflexion sur les musées qui s'impose. Comment donner au public le goût de regarder « face à un savoir livresque et doctrinaire » ? Les cartels sont donc réduits en bout de travée à leur plus simple expression, mais le choix pertinent des œuvres bénéficie, il faut bien le dire, des notices de l’application mobile et du catalogue présenté comme un dépliant. Les associations évoquent l’approche anthropologique de l’historien d’art Warburg, les cabinets de curiosité de la Renaissance, les collections d’artistes, le musée imaginaire d’André Malraux. Le regard et le goût plutôt que le savoir.
Art conceptuel
Au MAC (Musée d'art contemporain), à Lyon (2), autre hommage à l’innovation avec l’exposition de l’artiste japonaise Yoko Ono, née en 1933, qui fut la femme de John Lennon. C'est un nouvel art conceptuel, concept qu’elle crée dans les années 1950. Il associe la poésie, la performance, le son, la musique, la peinture, le partage, se poursuit dans différents lieux comme une création continuelle. Avec le recul des années, ses concerts et ses films, Yoko Ono questionne dans l’art les notions d’original, d’interprétation, d’inachèvement, de partage, d’interaction –« La peinture (est) à construire dans vos têtes » – et poursuit depuis 1969 la campagne pour la paix lancée avec Lennon.
Retour dans la capitale pour Art Paris Art Fair, grande foire du printemps parisien, du 31 mars au 3 avril (3). 143 galeries internationales de 22 pays engagées dans la création moderne et contemporaine seront présentes au Grand Palais, avec comme particularité la création européenne et comme invitée d’honneur la Corée du sud.
(1) Grand Palais, tous les jours sauf le mardi de 10 à 20 heures, mercredi jusqu’à 22 heures. Jusqu’au 4 juillet. www.grandpalais.fr.
(2) MAC de Lyon, du mercredi au vendredi de 11 à 18 heures, samedi et dimanche de 10 à 19 heures. Jusqu’au 10 juillet. Tél. 04.72.69.17.17, www.mac-lyon.com.
(3) Grand Palais, www.artparis.com.
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