ARTS - À Paris, deux expositions

Canaletto, Venise et la veduta

Publié le 04/10/2012
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Crédit photo : MUSÉE DE GRENOBLE

VENISE était déjà présente dans les tableaux aux siècles précédents. La nouveauté des vedute, c’est la précision topographique apportée par la vision néerlandaise de Gaspar van Wittel, relayée par l’Italien Luca Carlevarijs, auquel succédera Canaletto. Les Anglais en feront le succès. Ils veulent un souvenir de leur séjour. Le marchand Joseph Smith, installé à Venise, assure à Canaletto plus de commandes qu’il ne peut en réaliser, ce qui lui fera diminuer la taille de ses tableaux et s’installer pour dix ans en Angleterre, pays qui aujourd’hui en possède la plus riche collection. La reine Elizabeth participe ainsi exceptionnellement à ces deux expositions.

Au musée Maillol, avec plus de 50 tableaux, c’est sa technique qui est mise en avant avec la présentation exceptionnelle de son « Carnet de croquis » (1731 environ), venu de la Gallerie Dell’Accademia. De ses débuts de scénographe à Rome à l’utilisation de la chambre optique, qui lui permet de construire sa perspective panoramique, ils témoignent de sa recherche d’exactitude et, par leurs annotations, de son attention aux détails des palais, des échoppes, des matériaux, des couleurs. Sur la toile, il installe des figures flottantes, la lumière, les effets atmosphériques. Il associe de manière magistrale une vision d’ensemble d’une grande précision avec de multiples détails pittoresques. Ce qui fera dire à Théophile Gautier : « Si vous n’êtes pas allés à Venise, arrêtez vous devant la toile de Canaletto (au Louvre)et le voyage sera fait. La réalité ne vous en apprendra pas davantage, toute l’illusion est complète. »

À cette promenade dans la Sérénissime, l’exposition du musée Jacquemart-André ajoute la confrontation des deux maîtres sur les mêmes sites, la place Saint-Marc, le Grand Canal, les campi, la lagune. Guardi (1712-1793) commence à peindre alors que Canaletto connaît déjà un grand succès. Il esquisse l’architecture, recherche une lumière naturelle, laisse libre court à sa fantaisie et sa sensibilité. « Les caprices », vues fantaisistes de ruines vénitiennes, les réconcilient. Chacun y donne libre court à l’imaginaire et à la poésie.

Musée Maillol - Fondation Dina Vierny (59-61, rue de Grenelle, 7e, tél. 01.42.22.59.58, www.museemaillol.com), tous les jours de 10 h 30 à 19 heures, le vendredi jusqu’à 21 h 30. Jusqu’au 10 février.

Musée Jacquemart-André (158, boulevard Haussmann, 8e, tél. 01.45.62.11.59, www.musee-jacquemart-andre.com), tous les jours de 10 à 18 heures, lundis et samedis jusqu’à 21 heures. Jusqu’au 14 janvier.

CAROLINE CHAINE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9169