NÉ À HONFLEUR puis papetier au Havre, Boudin découvre l’art au fil de ses rencontres avec les peintres Millet et Troyon. Grâce à une bourse, il se forme en autodidacte en copiant les chefs-d’œuvre du Louvre. Inspiré par Corot et les peintres de Barbizon, il veut peindre la nature sur le vif. De retour en Normandie, à la ferme Saint-Siméon, il fait venir, dans les années 1850, Courbet et Monet, son cadet de 16 ans, qui le considérera comme son maître. Ses « Scènes de plage » séduisent ses contemporains Manet, Degas, Baudelaire, Zola et, plus tard, des amateurs américains.
Les nombreuses esquisses à la recherche du fugitif et du mouvement sont une approche totalement nouvelle. Les pastels explorent les variations infinies des effets atmosphériques du ciel et de la mer. Les aquarelles croquent les personnes sur la plage. Il reconstitue l’ensemble dans son atelier. Sa rencontre avec le peintre néerlandais de marine Jongkind, qui deviendra son grand ami, l’influence (« Navires dans le port d’Honfleur »). Les débuts étant difficiles, il travaille pour le marchand belge Gauchez et recherche de nouveaux sujets. S’installe alors un nouveau rythme : l’hiver en voyage, avec des sujets plus quotidiens, Anvers, Dunkerque, Berck, la Bretagne, Bordeaux (« le Port de Bordeaux, vue du quai des Chartrons ») ; l’été en Normandie. Deauville, lancée par le demi-frère de Napoléon III, le duc de Morny, devient la station balnéaire à la mode et il est un des premiers artistes à représenter les élégantes sur les plages (« Concert au casino de Deauville », « Plage aux environs de Trouville »).
Boudin est présent à la première exposition impressionniste, en 1874 et Durand-Ruel devient son marchand. Il est maintenant reconnu et poursuit inlassablement son « idéal de faire des grands ciels ». Ses séjours dans le Midi (« Antibes. Les Fortifications. Effet de jour ») et à Venise, à la fin de sa vie, lui donnent l’occasion de découvrir de nouveaux tons et lumières et de terminer ses œuvres en plein air. « Le roi des ciels », selon les termes de Corot, est toujours à l’œuvre.
Musée Jacquemart-André (158, boulevard Haussmann, 8e, tél. 01 45 62 11 59, www.expo-eugeneboudin.com), tous les jours de 10 à 18 heures, jusqu’à 21 heures lundi et samedi. Jusqu’au 22 juillet.
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