Romans de l’été, l’évasion par le livre

Aventures sans frontières

Publié le 30/06/2014
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Livres

Connaissez-vous Sa Majesté Jacques Ier, qui, à l’aube du XXsiècle, prétendit coloniser un coin d’Afrique, près du Cap Juby ? Sa folle épopée est contée par Jean-Jacques Bedu dans « Moi, empereur du Sahara », un récit jubilatoire où l’on voit comment, après une jeunesse dépravée, ce richissime héritier des Sucres Lebaudy dilapida sa fortune pour se faire un royaume, au grand dam des autorités françaises, espagnoles et anglaises. Ce qui advint de cet illuminé conduit à se demander si effectivement « l’argent rend fou » (Albin Michel, 295 p., 19 euros).

Inspiré également d’un fait réel, « la Véritable Histoire d’un Indien qui fit 7 000 km à vélo par amour » est un authentique conte de fées – des photos en témoignent – avec une fin heureuse. Au milieu des années 1970, après que les regards de ce simple dessinateur de rue de la caste des Intouchables et d’une jeune fille de la bonne société scandinave se sont croisés, l’Indien a fait le chemin inverse des hippies et traversé le Pakistan, l’Iran, l’Autriche jusqu’à la Suède pour retrouver sa belle. Le parcours, décrit par Per J Andersson, journaliste et globe-trotter invétéré, est aussi celui d’une ascension sociale à la force du poignet dans une Inde sclérosée par ses traditions immuables (Fleuve, 353 p., 18,90 euros).

Après s’être distingué dans le genre policier (« Fakirs »), Antonin Varenne nous plonge, avec « Trois mille chevaux vapeur », dans un roman d’aventures pur et dur. De 1852 à 1864, de la jungle birmane, où, pendant la guerre, il a été capturé et torturé, à la conquête de l’Ouest américain où une autre guerre a éclaté, en passant par les bas-fonds de Londres, c’est l’histoire de la métamorphose d’un homme qui a connu l’enfer et qui a tout fait pour se venger avant d’approcher d’une improbable rédemption (Albin Michel, 554 p., 22,90 euros).

Retour vers le passé avec Valerio Manfredi (auteur de la trilogie « le Tombeau d’Alexandre le Grand »), qui, dans « Odysseus. Les rêves d’Ulysse », revisite le mythe d’Ulysse en faisant raconter au héros de « l’Iliade » et de « l’Odyssée » ses aventures à la première personne. Des aventures évidemment au long terme, puisque ce premier tome va de l’enfance d’Ulysse jusqu’à la guerre de Troie (JC Lattès, 405 p., 21,50 euros).

Plus loin dans le temps encore, « Tahül et les pierres de foudre », fruit de la collaboration entre un scientifique, Henry de Lumley, et une romancière et biographe, Henriette Chardak, nous ramène à Tautavel il y a 450 000 ans. Pour les beaux yeux, étrangement bleus, d’une jeune fille, le fils du chef des Graüls et le nouveau chef des Troms s’affrontent, entraînant dans leur combat les clans des Snèks et des Ogrrs. Une fiction des débuts de l’humanité cautionnée par le paléontologue, qui a vérifié la fiabilité de tous les faits rapportés (L’Archipel, 395 p., 21 euros).

L’histoire décalée

Best-seller outre-Manche, « Dominion », de C. J. Sansom (série des enquêtes de l’avocat Matthew Shardkake, qui se déroule au XVIsiècle), est une uchronie magistrale qui commence en 1940. Winston Churchill est écarté du pouvoir et l’Angleterre devient un satellite de l’Allemagne. En 1952, Hitler est mourant et le dominion pourrait devenir le nouveau siège du régime nazi. Un scientifique porteur d’un secret classé défense devient l’enjeu d’une bataille entre un jeune fonctionnaire d’origine juive, diligenté par la Résistance de Churchill, et la Gestapo. Un polar historique d’une grande intensité (Belfond, 706 p., 23 euros).

Auteur de plus de 25 romans historiques, dont la plupart ont été des grands succès, Gilbert Sinoué, dévoile dans « la Nuit de Maritzburg », un visage inattendu de Mohandas Karamchand Gandhi. En 1893, celui-ci est un tout jeune avocat missionné en Afrique du Sud. Il y découvre la ségrégation raciale, qui le conduira à devenir le Mahatma, et il rencontre Hermann Kallenbach, un architecte juif allemand avec qui il noue une profonde relation d’amour chaste. Au-delà des clichés habituels, le journal de Kallenbach et la correspondance entre les deux hommes révèlent les différentes facettes de l’Indien, pas toutes aimables ou favorables (Flammarion, 451 p., 21 euros).

Le temps d’un roman, « Quel effet bizarre faites-vous sur mon cœur », Christine Orban (« N’oublie pas d’être heureuse »), est devenue Joséphine, la femme de la vie de Bonaparte, qu’il a répudiée lorsque la raison d’État a pris le pas sur la raison d’Amour. Des années plus tard, alors que Napoléon est exilé à l’île d’Elbe, elle retrace, dans un cahier qui lui est destiné, les épisodes les plus déchirants de leur histoire. Un récit intime où elle nous fait partager les souffrances d’une femme abandonnée (Albin Michel, 258 p., 19 euros).

Martine Freneuil

Source : Le Quotidien du Médecin: 9339