« JE REVIENDRAI avec la pluie » (1) est le premier livre traduit en français du Japonais Takuji Ichikawa. Paru en 2003, le roman a connu un immense succès, puisqu’il s’est vendu à plus de trois millions d’exemplaires dans le pays, il a inspiré un film classé en tête du box-office, puis une série télé encensée par la critique, ainsi qu’un manga devenu best-seller. Pourtant la matière en est réduite.
Depuis la mort de sa femme Mio, Takumi assume seul le quotidien et l’éducation de son fils âgé de 6 ans, ballotté entre son travail de bureau insignifiant et les tâches ménagères, dans lequelles il n’est pas vraiment performant. Il pense seulement à la promesse de la défunte de revenir avant la saison des pluies. Et c’est ce qu’il advient. Mio réapparaît comme elle l’avait promis, mais elle a tout oublié de son passé. Il revient donc à Takumi de lui raconter son histoire.
Pour l’auteur, il s’agit d’un livre autobiographique. Bien entendu, précise-t-il, son épouse ne lui est pas apparue sous une forme spectrale, puisqu’elle est toujours heureuse et en bonne santé ; mais « les éléments qui paraissent normaux relèvent de la fiction ; ceux qui semblent impossibles ou imaginaires sont réels ».
Est-ce à dire que ce récit incroyable (porté par l’explosion, au Japon, du mouvement Pure Love) ne s’adresse qu’aux personnes qui, comme Takuji Ichikawa le dit de lui-même, sont « incapables de contrôler leur cœur » ? Personne, en tout cas, ne devrait hésiter à entrer dans cette histoire traditionnelle de fantôme, sans maléfice ni violence et plutôt sentimental, qui évoque ici le temps et la mémoire.
Dans la chaleur de l’Alaska.
C’est un conte russe qui a inspiré Eowyn Ivey pour son roman « la Fille de l’hiver » (2). Le premier livre d’une jeune femme qui continue à vivre dans l’Alaska de son enfance et qui a troqué sa casquette de journaliste pour celle de libraire.
L’immensité neigeuse de l’Alaska est peut-être le personnage principal de ce récit qui se déroule dans les années 1920. Un couple s’est exilé dans ces contrées sauvages pour, peut-être, se sauver du chagrin et de la solitude qui est leur lot depuis la mort de leur enfant et qui érodent leur amour. Rien n’y fait, jusqu’au jour où la petite fille de neige qu’ils avaient sculptée s’en est allée vers la forêt – des traces de pas en témoignent – en emportant l’écharpe et les moufles qu’ils lui avaient enfilées. À compter de ce jour ils aperçoivent de temps en temps près de leur cabane une fillette accompagnée d’un renard roux. Hallucination ? Miracle ?
Un conte pour adultes dans lequel la blancheur des paysages accompagne une écriture qui nous transporte dans un monde onirique, où le rêve peut devenir réalité, même quand la réalité du climat et des conditions de vie se rappellent durement aux hommes.
(1) Flammarion, 321 p., 19,50 euros.
(2) Fleuve Noir, 429 p., 19,80 euros.
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