« L’autodérision et l’humour restent nos meilleures armes pour faire face à la mort. » Les cinéastes israéliens Sharon Meymon et Tal Granit en font la démonstration avec « Fin de partie », une comédie noire et néanmoins réconfortante, même si elle ne cache rien des souffrances de la maladie et de la déchéance du vieillissement.
Dans une maison de retraite confortable de Jérusalem, des pensionnaires ne supportent plus de voir souffrir l’un de leurs amis très malade. À la demande insistante de l’épouse de ce dernier, l’un d’entre eux, plus ou moins inspiré par les machines des Drs Kevorkian et Nitschke, bricole « une machine à euthanasier », qui permet à la personne qui veut en finir d’appuyer elle-même sur le bouton pour envoyer le produit létal.
L’histoire ne s’arrête pas là, mais l’on s’en voudrait de révéler les péripéties que va vivre le groupe d’amis. Le cocktail de drame, d’émotion et de cocasse est bien dosé et si l’on sourit souvent, on n’échappe pas aux grandes interrogations que suscite le sujet – notamment la question du libre arbitre de certains patients, comme les victimes de la maladie d’Alzheimer.
Les acteurs sont, nous dit-on, des icônes de la comédie israélienne, les deux rôles principaux ayant été écrits spécialement pour Ze’ev Revach et Levana Finchelshtein. Ils osent beaucoup de choses et contribuent à la chaleur humaine que distille le film.
De la chaleur humaine il y en a aussi beaucoup dans « la Porte d’Anna », documentaire tourné à la Fondation Vallée, à Gentilly, l’un des plus grands hôpitaux pédopsychiatriques de France. Le médecin-chef, le Pr Catherine Jousselme, souhaitait un film sur la mémoire de l’établissement, au moment d’importants travaux de rénovation. Il sera centré sur le quotidien du pavillon Anna (du nom de la fille de Freud), un internat thérapeutique de semaine où sont accueillis 8 jeunes de 12-16 ans souffrant de sévères troubles de la relation (autistes ou psychotiques, une distinction importante pour la prise en charge, comme l’explique l’un des médecins, le Dr Jean Chambry).
Patrick Dumont et François Hébrard, les réalisateurs, se sont immergés avec une totale discrétion dans la vie de ces enfants et de leurs soignants. Ils montrent l’extraordinaire travail que font ces derniers en utilisant avec patience et énergie les quelques fils de communication possibles. Ils donnent à voir les souffrances et les joies de ces enfants dits différents, ici parfaitement individualisés et attachants. « La Porte d’Anna », disent ses auteurs, « veut être un film d’amour avant toute chose, sans ignorer que l’autisme et les troubles psychiques de l’enfant font l’objet de débats virulents et de nombreuses polémiques en France ». Mission accomplie.
Et aussi cette semaine
On commémore l’un des grands génies du cinéma, né il y a cent ans, mort il y a trente ans : Orson Welles. L’Institut Lumière propose jusqu’au 12 juillet un cycle en 13 films et 4 documentaires. La Cinémathèque rendra pour sa part hommage au réalisateur de « Citizen Kane » du 17 juin au 2 août.
Quant aux nouveautés de la semaine, on citera deux films français : « Qui c’est les plus forts ? », comédie de Charlotte de Turckheim, sur une jeune femme (Alice Pol) qui se bat pour élever seule sa sœur handicapée et va se voir proposer d’être mère porteuse ; et « On voulait tout casser », de Philippe Guillard, avec Kad Merad, Benoît Magimel et Charles Berling, sur des copains depuis plus de 30 ans à un moment de crise. On s’intéressera aussi à « Loin de la foule déchaînée », nouvelle adaptation du roman de Thomas Hardy, signée par le cinéaste danois Thomas Vinterberg, avec Carey Mulligan et Matthias Schoenaerts.
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