SIX MATHÉMATICIENS qui travaillent dans des domaines différents (Michael Atiyah, Jean-Pierre Bourguignon, Alain Connes, Nicole El Karoui, Misha Gromov, Cédric Villani et Don Zagier) et huit artistes (Jean-Michel Alberola, Raymond Depardon et Claudine Nougaret, Takeshi Kitano, David Lynch, Béatriz Milhazes, Patti Smith et Hiroshi Sugimoto), nous transportent au cœur de la pensée mathématique, de la science pure à ses applications, avec des installations, photos, films.
En introduction, David Lynch met en scène, dans une coque en forme de zéro, la Bibliothèque des mystères, avec les 30 livres-clefs de la pensée humaine et de l’histoire des mathématiques, choisis par Misha Gromov, révolutionnaire de la géométrie. Les éléments constitutifs du monde classés par leur rayon en centimètres, du plus petit (10-33) au plus grand (1028), l’univers, tapissent la coupole. La physique et les mathématiques, qui, pour Poincaré, « se pénètrent mutuellement », sont mis en relation dans une fresque d’Alberola et illustrés par l’accélérateur de particules et le satellite de Planck, le premier cherchant à reproduire l’après big-bang, le second la première lumière émise par l’univers.
L’artiste brésilienne Beatrice Milhazes met en scène la discontinuité de la lumière, le principe de Bernoulli du vol des oiseaux, les pavages du Penrose, ceux aux motifs irréguliers qui possèdent des propriétés mathématiques très profondes et la spirale d’Ulam. Ce mathématicien, s’ennuyant dans un congrès, a repéré en griffonnant que les nombres premiers, ceux qui ne sont divisibles que par eux-mêmes ou 1, ont une structure cachée aujourd’hui au cœur de la théorie des nombres.
Il y a aussi la méthode de calcul des Japonais et des Chinois, qui, à l’aide de bâtonnets, ont permis le développement des mathématiques mille ans avant l’Occident, les ergo-robots explorateurs de leur environnement avec leur propre langue, la sculpture d’Hiroshi Sugimoto en deux courbes qui ne peuvent se toucher qu’en un point situé à l’infini.
Les mathématiciens filmés par Raymond Depardon et Claudine Nougaret sont des explorateurs enthousiastes. Pour eux, les mathématiques se rapprochent, plus de l’art et de la science que de la logique. D’où l’exposition, réalisée avec l’écoute et la curiosité d’artistes attachés à la Fondation Cartier. Un défi conceptuel et artistique très réussi.
« Mathématiques, un dépaysement soudain », Fondation Cartier (tél. 01.42.18.56.50, http://fondation.cartier.com), jusqu’au 18 mars. Du mardi au dimanche de 11 à 18 heures, nocturne le mardi jusqu’à 22 heures.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série