MILLE ANS séparent les dynasties des Ramsès du règne de Cléopâtre, une période (1069-30 avant notre ère) qui a vu cinq invasions, longtemps considérée comme décadente. Une centaine de pièces provenant de temples ou de tombes des plus grandes collections internationales s’attachent à montrer, à travers la représentation de l’homme, des morts et des dieux, la fascination que les envahisseurs ont eu pour cette culture et la manière dont ils se la sont appropriée.
Après les dynasties libyenne, qui voit le morcellement du pays, et kouchite – des pharaons noirs en provenance de Nubie –, qui effectue un retour artistique vers les époques antérieures, l’arrivée des Assyriens voit éclore la dynastie saïte (664-525), qui offre au pays une renaissance artistique. La domination perse de 200 ans cédera devant la conquête grecque d’Alexandre le Grand en -332. L’Égypte deviendra romaine en 30 avant notre ère à l’issue de la bataille d’Actium.
Les statues de particuliers retrouvées dans les temples adoptent au fil des dynasties une plus grande diversité d’attitudes et de parures. C’est surtout le visage qui fait l’objet de recherches, l’une idéalisée et juvénile dite en crâne d’œuf, l’autre très réaliste, qui apparaît avec la XXVe dynastie. Ainsi la tête verte de Berlin, où les rides finement dessinées laissent entrevoir le temps qui passe. Les tombes ne sont plus aussi riches qu’aux époques précédentes mais la qualité du mobilier funéraire témoigne toujours d’une grande qualité : table d’offrande sculptée et stèle funéraire dans la chapelle et dans le caveau, cercueil entouré des 365 serviteurs du défunt, les ouchebtis, papyrus funéraire, statue du dieu des morts et développement des vases canopes pour recueillir les viscères du mort.
Les nouveaux pharaons se font représenter de manière traditionnelle mais, sous la domination perse, ils ajoutent la moustache et la barbe des représentations de Darius. Peu de divinités nous sont parvenues. La très belle statue en or d’Amon de l’époque libyenne et les représentations plus tardives de Bastet, tantôt chatte, tantôt lionne, témoignent de la richesse et de la diversité de la création artistique égyptienne après les Ramsès.
Musée Jacquemart-André (158, bd Haussmann, 8e, tél. 01.45.62.11.59, www.musee-jacquemart-andre.com), tous les jours de 10 à 18 heures, nocturnes les lundis et samedis jusqu’à 21 heures. Jusqu’au 23 juillet.
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