LA NOUVELLE exposition du Centre Pompidou-Metz, intitulée sobrement « 1917 », questionne la place de la création artistique en temps de guerre. 1917, c’est l’année de l’enlisement, de l’entrée en guerre des États-Unis, de la Révolution russe, de l’arrivée de nouvelles technologies très meurtrières, de la reconnaissance des troubles psychiques et des traumatismes de guerre. La mort est omniprésente. Les poilus sculptent des résidus d’obus et d’armes sous les fusées éclairantes.
À la militarisation des futuristes s’opposent les dadaïstes et les Ready Made de Duchamp, qui conteste l’art établi. En Russie, Kandinsky et Chagall célèbrent leur bonheur conjugal. Aux Pays-Bas, van Doesburg fonde avec Mondrian le groupe De Stijl, qui prône un art d’abstraction et de simplification. À Paris, on enterre en grande pompe Rodin et Degas et les débats autour du cubisme font rage. Picasso peint le rideau de scène du ballet « Parade » (présenté pour la première fois depuis plus de vingt ans). Matisse accueille chez lui des artistes non mobilisés ou en permission, Gleizes, Gris, Lhote, Metzinger, et s’adonne à des recherches formelles. Les expressionnistes allemands traquent l’évasion dans l’alcool et les maisons closes. Le religieux questionne une guerre absurde et une humanité pécheresse.
Face à cette destruction des corps et des âmes, des paysages et des villes, apparaît une défense constructive, les masques à gaz et les tenues de camouflage, qui inspirent la figure masquée de l’Arlequin, une nécessité de documenter le conflit par l’envoi de peintres et photographes. Monet affirme à Giverny, dans ses « Nymphéas », une volonté créatrice de l’art. Les artistes participent, par leurs dons à l’État français, à l’effort de guerre.
Centre Pompidou-Metz, 1, Parvis des Droits de l’Homme (www.centrepompidou-metz.fr), lundi et mercredi de 11 à 18 heures, jeudi et vendredi de 11 à 20 heures, samedi de 10 à 20 heures, dimanche de 10 à 18 heures. Jusqu’au 27 septembre.
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