Art
L’Exposition universelle s’étend sur 120 hectares, des Champs-Élysées au Trocadéro et au Champ-de-Mars, avec une annexe au Bois de Vincennes. Avec la paix retrouvée et la prospérité, elle propose le « bilan d’un siècle ». Elle est le moteur d’innovations techniques, de constructions nouvelles, le métro avec bouches de Guimard, les gares d’Orsay et des Invalides, le Grand et le Petit Palais, le pont Alexandre-III. Les pays ont leur pavillon propre avec chacun leur style.
L’Art Nouveau est présent avec l’un de ses fondateurs, Mucha, et les fresques du pavillon de la Bosnie-Herzégovine. Ce style, qui se veut art total, trouve toute sa richesse dans les arts décoratifs. Vases de Gallé et de Guimard, guéridon nénuphar de Majorelle, coupe de Lalique. Mais aussi des objets plus personnels, comme les sculptures de Sarah Bernhardt, qui fait mouler en bronze ses assemblages de coquillages et d’algues ramassés sur les plages de Belle-Île-en-Mer.
Les beaux-arts sont à un tournant. Les impressionnistes Cézanne et Monet cohabitent avec les nabis Vuillard, Maillol, Maurice Denis, les symbolistes Carrère et Redon, et encore Toulouse-Lautrec et les académiques Gérôme, Bouguereau ou Gervex. Dans cette veine, voir le dessin de « l’Espérance », mosaïque pour le tombeau de Pasteur, réalisé par Charles Giraut, l’architecte du Petit Palais. Rodin installe son pavillon personnel place de l’Alma.
Les Parisiennes représentent alors le comble du chic, avec leurs tenues adaptées à chaque moment de la journée, créées par Paquin et Worth. Elles sont immortalisées par La Gandara et Besnard. Les lieux de rencontre sont codifiés, le cours la Reine, le Pré Catelan, l’Opéra, le Moulin rouge, le Chat noir, le Bal Tabarin, les spectacles de Sarah Bernhardt et d’Yvette Guilbert, sans oublier les maisons closes. L’imagerie érotico-pornographique est en plein essor et il ne faut pas rater le fauteuil de volupté du prince de Galles, futur édouard VII, roi d’Angleterre !
Le Petit Palais était le lieu idéal pour exposer, dans une belle scénographie, les fastes de cette « belle époque » filmés par les frères Lumière.
Petit Palais-Musée des Beaux-arts de la Ville de Paris (tél. 01.53.43.40.00, www.petitpalais.paris.fr), du mardi au dimanche de 10 à 18 heures, le jeudi jusqu’à 20 heures. Jusqu’au 17 août.
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