Libéral ou salarié, c'est à la carte. En tout cas, une demi-douzaine de médecins généralistes sont activement recherchés par la clinique mutualiste Saint-Germain de Brive pour son futur centre de santé avec la formule le plus souple possible, histoire de ne pas décourager les bonnes volontés.
Après avoir contacté l'Ordre, les facultés et les syndicats professionnels, les responsables de l'établissement lancent leurs filets plus loin. De fait, le projet lancé en 2018 est désormais dans sa phase finale. Il comporte un centre de santé dans la clinique elle-même, ainsi que deux annexes implantées dans deux quartiers populaires de la ville – les Chapélies et Le Rivet. Les praticiens pourront exercer sur ces trois sites.
L'opération repose sur un partenariat étroit avec la municipalité, qui prend en charge partiellement le coût de ces annexes. L’ensemble devrait permettre la création d’emplois complémentaires – en plus de ceux des médecins – et le coût du centre est estimé à un demi-million d'euros.
La ville de Brive apporte ainsi plusieurs pierres à l’édifice. Elle s’est rendue propriétaire dans le quartier des Chapélies d’un cabinet médical racheté 200 000 euros, qu’elle relouera à la clinique mutualiste pour la première antenne du centre de santé. Et elle subventionnera l’activité de l'annexe du quartier de Rivet à hauteur de 15 000 euros par poste de praticien recruté et par an versés à l'organisme HLM abritant les locaux.
« Notre projet est innovant et pluridisciplinaire, vante Jean Lagneau, directeur de la clinique. Nous recherchons des médecins ayant envie de travailler en équipe, capables de prendre en charge toutes les pathologies, dans un esprit de service, bref des professionnels ayant réellement envie d’œuvrer sur le terrain. C’est pourquoi nous serons très souples quant à leur statut ! Nous pouvons soit les salarier, soit leur proposer un exercice en libéral, bref nous sommes ouverts à toute idée. » En pratique, les futurs praticiens pourront évoluer aussi bien dans le centre de santé que dans la clinique et, s’ils souhaitent rester libéraux, payer à cette dernière un loyer pour disposer d’un local et d’un secrétariat.
Longs recrutements
« L’important est surtout d’apporter une activité pérenne à des praticiens qui doivent devenir des médecins traitants plus que de simples prescripteurs, recadre le Dr Mathilde Lacourcelle, présidente de MG France Corrèze. Il existe actuellement deux centres de soins similaires dans le département, qui ont une activité très moyenne. Plusieurs questions se posent sur la rentabilité d’une structure qui pourrait devenir un boulet financier si son succès n’est pas à la hauteur des espoirs de ses fondateurs. Pour attirer des jeunes MG, il faut aussi leur fournir des assistants – secrétaires, infirmiers, etc.. – capables de suivre l’administratif et les soins. Il ne faudrait pas voir là une réponse absolue à la désertification médicale. »
Alors que s'achèvent les travaux et que la commission de sécurité doit avaliser les différents aménagements, Jean Lagneau se montre optimiste mais ne souhaite pas avancer une date précise d’inauguration. « C’est en bonne voie, affirme-t-il, mais les recrutements sont longs et compliqués. Pas question pour nous d’ouvrir sans avoir le personnel suffisant pour assumer nos différentes missions. »
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique
« Cela correspond totalement à mes valeurs », témoigne la Dr Boizard, volontaire de Médecins solidaires
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne