C’est franc et massif. Les médecins libéraux ne veulent pas du tiers payant généralisé en 2017. Le projet d’extension de Marisol Touraine, qui doit connaître une première étape cette année pour les quelque 3 millions de bénéficiaires de l’aide à la complémentaire santé, est rejeté par 69 % des personnes interrogées.
Dans le détail, les généralistes (pour 31 %, cet objectif est « une bonne chose ») y sont un tout petit peu moins hostiles que les spécialistes (24 % y sont favorables) et, de la même façon, les communes rurales rejettent moins fortement ce projet (32 % des médecins y sont pour) que les grandes villes (29 %). Logiquement, les sympathisants de gauche – mais sans majorité puisqu’ils sont favorables à 46 % au tiers payant généralisé – suivent davantage ce plan de leur ministre que les sympathisants de droite (pour à 23 %).
Le déploiement des maisons de santé, en revanche, fait positivement consensus : 74 % des médecins sont favorables à ce mouvement. L’exercice collectif plaît plus aux jeunes (82 % des moins de 45 ans approuvent son développent) qu’aux moins jeunes (67 % des plus de 60 ans) mais fait quasiment jeu égal chez les hommes et chez les femmes, les généralistes et les spécialistes, Paris et la province, les petites et les grandes villes...
Les jeunes plus flexibles
Quant aux autres évolutions en cours ou programmées sur lesquelles nous vous avons interrogés, elles ne suscitent pas, dans la profession d’avis aussi tranchés que le tiers payant ou les maisons de santé. Le contrat d’accès aux soins ? Vous êtes plutôt pour (à 58 %) mais ce sont les généralistes (favorables à 62 % mais a priori moins concernés par le dispositif) qui font la majorité, les spécialistes n’appréciant la mesure qu’à 49 %. La délégation de tâche ? Vous êtes partagés, les communes rurales y étant plus favorables (à 45 %) que la moyenne (38 %). La montée en puissance des complémentaires ? Vous êtes plutôt contre (à 52 %), la province affichant une hostilité marquée au pouvoir accru des mutuelles (56 %). Sur ce point, une curiosité : les jeunes sont encore moins chauds que leurs aînés. C’est l’exception qui confirme la règle car pour toutes les autres propositions du tableau ci-dessous (maisons de santé, CAS, ROSP, délégation de tâches et même tiers payant), le jugement des moins de 45 ans est plus positif.
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