Alors que la plainte contre le Pr Christian Perronne a été rejetée en début de semaine par la chambre disciplinaire de première instance d’Île-de-France de l’Ordre des médecins, la Dr Nicole Delépine, figure des covido-septiques, vient, elle, d'y être condamnée.
Dans une décision rendue le 21 octobre, l’ancienne oncologue pédiatrique, écope d’un blâme. Une sanction qui fait suite à une plainte déposée en février 2021 par le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom), relevée par « APM News ».
Selon la décision disciplinaire, que « Le Quotidien » a pu consulter, la Dr Delépine, désormais retraitée, a notamment manqué à ses obligations déontologiques lors de deux interviews médiatiques en 2020, l’une sur « France Soir », l’autre sur « Sud Radio ».
Hydroxychloroquine
Ainsi, en juin 2020, l’ancienne cheffe de service en cancérologie pédiatrique à l’hôpital de Garches (AP-HP) a fustigé dans les colonnes de « France Soir » l’interdiction de l'hydroxychloroquine. « Il s’agit en réalité d’un coup d’État sanitaire marqué par l’interdiction du ministre de la chloroquine trop dangereuse pour des aînés destinés à être euthanasiés au Rivotril dans les Ehpad rappelant ainsi les tristes heures de l’eugénisme médical nazi », écrivait ainsi la Dr Delépine.
Quelques semaines plus tôt, interrogée sur « Sud Radio », l’oncologue remettait une couche sur le traitement préconisé par le Pr Raoult, indiquant aux auditeurs que « la chloroquine (était) le meilleur de ce qu'on peut proposer ». Le « seul traitement efficace », selon la retraitée, qui soulignait alors que l'hydroxychloroquine n'etait même pas proposée à des patients « que de toute façon ils vont les euthanasier ».
« Caractère outrancier »
« En s’exprimant dans la presse nationale et sur les réseaux sociaux pour relayer des propos dépourvus de toute nuance et dommageables aux intérêts de la santé publique, alors qu’elle dispose de l’autorité que lui confère sa fonction médicale, le Dr Delépine a contrevenu » au Code de déontologie, a plaidé le Cnom lors de l’audience.
Si la chambre disciplinaire n’a pas retenu l'intégralité des fondements du Cnom, elle considère que Nicole Delépine a manqué à deux articles du Code de déontologie, à commencer par l’article 13. Ce dernier précise que les médecins, lorsqu’ils communiquent ne doivent faire « état que de données confirmées », faire « preuve de prudence » et avoir « le souci des répercussions de ses propos ».
Or, selon la décision, « il est constant que la Dr Delépine a donné, sur les médias sus-indiqués, des informations qui ne s’appuyaient sur aucune donnée confirmée, sans faire preuve de la prudence nécessaire et dans des termes parfois excessifs, alors qu’ont existé très rapidement de profondes incertitudes sur les traitements appropriés au Covid ». Aussi, « ces propos sont de nature, par leur caractère outrancier, à déconsidérer la profession de médecin », juge la chambre disciplinaire.
L’oncologue a, pour sa part, fait valoir que la plainte ordinale portait « gravement » atteinte à la liberté d’expression.
Masques, vaccins…
Depuis le début de la pandémie, la Dr Delépine s’est à plusieurs reprises exprimée en faveur de l’hydroxychloroquine. Reprenant les arguments controversés des antivaccins, elle critiquait également une « pseudo-vaccination » Covid, qui risquerait « de modifier l’ADN des générations futures ». Pour l’oncologue, cette vaccination « accélère la progression des cancers » et « réveille les cancers en rémission ».
Sur le masque, - « une imposture » - Nicole Delépine a dénoncé « un outil d’enfermement », qu’elle qualifie de « muselière ». « Ce masque n’est pas seulement une fausse protection, mais bien une poursuite de la destruction de notre Humanité, vers le transhumanisme », écrivait-elle. Plus généralement, l’oncologue est connue pour son opposition au vaccin anti-HPV depuis une dizaine d’années.
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