Le psychiatre Thierry Bonvalot, qui avait alerté la direction de l'hôpital de Quimperlé (Finistère) en 2006 sur ses doutes concernant le chirurgien Joël Le Scouarnec est revenu sur l'affaire. Un témoignage révélé ce lundi par Radio France raconte comment, à travers une discussion suivie d'un courrier, le Dr Bonvalot avait alerté en 2006 le directeur du centre hospitalier de Quimperlé, André Labat (aujourd'hui décédé), du parcours judiciaire du Dr Joël Le Scouarnec, condamné alors en 2005, par le tribunal de Vannes, à quatre mois de prison avec sursis pour détention d'images pédopornographiques.
« J'avoue m'interroger quant à la capacité du Dr Le Scouarnec à conserver toute sa sérénité lorsqu'il intervient auprès de jeunes patients », peut-on lire dans l'extrait du courrier du psychiatre adressé à la direction de l'hôpital, que la cellule investigation de Radio France a révélé.
Loin d'être satisfait des mesures prises suite à son intervention, le Dr Bonvalot, psychiatre, spécialisé en criminologie, avait décidé de parler lui-même au chirurgien. « Je lui ai formulé, qu'à mon avis, il avait quelque chose de dangereux dans sa pratique chirurgicale, quelque chose de délétère... Je lui ai dit que sa place n'était pas à l'hôpital. J'ai demandé à Joël Le Scouarnec de démissionner. » « On ne peut pas m'y obliger », lui avait répondu le chirurgien.
Incarcéré depuis 2017, l'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec, 69 ans, qui a exercé en Bretagne, en Touraine et en Charente-Maritime, à l'hôpital de Jonzac, doit répondre du 13 au 17 mars devant les assises de Charentes-Maritime, à Sainte, de viols et/ou agression sexuelles sur mineurs.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique