Lutter contre les déserts médicaux : c'est l'une des priorités aujourd'hui affichées par tous les candidats à la présidentielle. Et au-delà des mesures incitatives figure désormais en bonne place, dans plusieurs programmes, la tentation de la régulation à l'installation. Interrogée sur ce point sur LCI, la Pr Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP), s'est déclarée favorable à de « fortes incitations », pouvant aller jusqu'à une forme de contrainte géographique pour les nouveaux médecins en cas de nécessité.
Assumant que sa position n'est pas « complètement neutre », étant « salariée » et « fonctionnaire », l’infectiologue hospitalière estime que, dans un contexte de « pénurie », il ne serait « pas illogique » que des jeunes praticiens ayant fini leurs études doivent s'installer dans des zones fragiles et que « pendant trois, quatre, cinq ans, ce soit un service rendu à la Nation ». Ces jeunes médecins, ajoute-t-elle, doivent pouvoir exercer dans des structures variées « pas forcément en libéral car c’est très compliqué d’être en libéral complet dans une zone rurale ».
Lutte contre les déserts médicaux : @LacombeKarine1 est favorable à ce que les jeunes praticiens doivent s'installer dans des zones où l'on manque de médecins, pendant 4 ou 5 ans. "Ce ne serait pas illogique en période de pénurie."
— Public Sénat (@publicsenat) March 14, 2022
#AuditionPublique pic.twitter.com/bjKi60xkXa
Jointe ce mardi par « Le Quotidien », Karine Lacombe a tenu à préciser sa pensée. Une éventuelle mesure directive sur l'installation des jeunes médecins devrait être « provisoire », le temps que le relèvement du numerus clausus produise ses effets. « Quand on aura formé assez de médecins, on pourra retourner à une activité plus libérale de la médecine », indique-t-elle. Même si elle est bien consciente que « beaucoup de collègues exerçant en libéral vont être un peu froissés », la Pr Karine Lacombe assume ce volontarisme, « une option dont on peut dialoguer pour trouver des compromis ».
« L’accès au secteur 2 pour tous, meilleur moyen de préserver la convention », juge la nouvelle présidente de Jeunes Médecins
Jeu concours
Internes et jeunes généralistes, gagnez votre place pour le congrès CMGF 2025 et un abonnement au Quotidien !
« Non à une réforme bâclée » : grève des internes le 29 janvier contre la 4e année de médecine générale
Suspension de l’interne de Tours condamné pour agressions sexuelles : décision fin novembre